Après la terrible découverte de nombreux cadavres dans la banlieue libérée de Kiev, l’Ukraine a accusé la Russie d’avoir commis un “génocide”.
Suite au retrait des forces russes de la région de Kiev, c’est la surprise et l’horreur qui ont envahi le cœur des Ukrainiens. Bain de sang, fosse commune, civils morts sur le pas de leur porte… La libération de certaines banlieues du nord du pays a laissé place à un champ de bataille désert rempli de corps. Parmi eux figuraient de nombreux civils. Le président Volodomyr Zelensky a pointé du doigt un véritable “génocide“, lors d’un entretien avec la chaîne CBS : “Oui, c’est un génocide. L’élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d’Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s’agit de la destruction et de l’extermination de toutes ces nationalités“.
Pour sa part, Emmanuel Macron a affirmé que “les dirigeants russes devront répondre de leurs actes devant la Cour pénale internationale“. La cheffe des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU), quant à elle, a estimé qu’il était essentiel de mener “une enquête indépendante et efficace” sur ce drame tandis que Joe Biden s’est prononcé en faveur “d’un procès pour crimes de guerre“.
Si les hauts responsables russes venaient à comparaître devant la justice internationale, ils n’auront pas été les seuls durant ces dernières décennies. Du procès de Nuremberg à celui de l’ex-Yougoslavie, en passant par le jugement pour le génocide sous le régime des Khmers rouges, focus sur cinq crimes de guerre/génocides ayant donné lieu à des représailles judiciaires.
Le procès de Nuremberg (1945-1946)
Complotisme, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes contre la paix, tels sont les quatre chefs d’accusation retenus à l’encontre de hauts gradés nazis au début du procès de Nuremberg, organisé par les Alliés en 1945. Un moment gravé dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale au cours duquel 24 principaux responsables du IIIème Reich ont dû répondre de leurs actes face au Tribunal militaire international. Verdict final ? Douze peines de mort prononcées, plusieurs dizaines d’années de prison pour certains et des acquittements pour d’autres.
Les procès pour le génocide des Tutsi au Rwanda (1994-2015)
Durant l’année 1994, plus de 800 000 Rwandais ont perdu la vie. La majorité étant essentiellement des Tutsi, un groupe de populations résidant dans la région des Grands Lacs africains. À l’issue de ce massacre, le Conseil de sécurité des Nations unies prend la décision de créer le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Près de 61 personnes ont finalement été condamnés par le TPIR pour ce génocide, au terme de 21 ans de travail acharné. Certain(e)s accusent la France d’avoir été complice de ce crime contre l’humanité à l’époque.
Les procès des Khmers rouges (1979-2018)
Ce sont près de 2 millions de Cambodgiens qui sont morts sous le régime Khmer rouge entre 1975 et 1979. Que ce soit par la famine, l’épuisement, la torture ou encore par exécution. Le premier procès a eu lieu en 1979. Ainsi, Pol Pot, le chef du Parti communiste du Kampuchéa et des Khmers rouges, et Ieng Sary, ancien vice-premier ministre chargé des affaires étrangères, furent condamnés à mort par contumace. Quarante plus tard, en 2018, les deux derniers grands dirigeants du régime encore en vie sont déclarés coupable de génocide par un tribunal parrainé par l’ONU.
Les procès pour les génocides en ex-Yougolasvie
La communauté internationale décide de réagir en 1993, après la série d’atrocités commises en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. De la même manière qu’au Rwanda, le conseil de sécurité de l’ONU ouvre le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Il devient, en 2002, le premier tribunal de guerre à juger un chef d’Etat : Slobodan Milosevic. L’ex-président de la fédération de Yougoslavie (de 1997 à 2000) est accusé d’une soixantaine de chefs d’accusation allant du crime de guerre au génocide. Un procès qui durera quatre longues années et se soldera par la mort du principal concerné en détention. Néanmoins, l’ancien chef de l’armée de la république serbe de Bosnie, Ratko Mladic, n’y échappera pas. Ce dernier responsable yougoslave jugé par le TPIY a écopé de la prison à perpétuité en novembre 2017.
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