A l’occasion de la ressortie de la BO de la Révolution Française (1989), retour sur l’un des plus grands compositeurs de cinéma
Il a eu un accident de bicyclette traumatisant
Georges Delerue est un compositeur de musique d’origine modeste. Avant d’être le grand un grand compositeur, le jeune Georges devait aider son père à l’usine pour apporter une contribution financière à sa famille. Néanmoins il finit par convaincre sa famille de lui laisser l’après midi pour étudier le solfège au conservatoire. Instiguée par sa mère Georges joue de la clarinette mais l’abandonne rapidement au profit du piano. Bien que ce dernier a certaines lacunes, sa professeur dira de lui « « Monsieur Delerue, vous n’êtes pas pianiste mais très musicien. »
En gagnant l’estime de cette professeur, il peut donc continuer ses classes au Conservatoire et découvre les grands compositeurs comme Bach, Schubert, Grieg, Chopin et surtout Richard Strauss qu’il adule. Mais c’est quelques mois après, en roulant à bicyclette, que Georges fait une chute si grave qu’elle le cloue au lit pendant cinq mois. Durant sa convalescence, le jeune homme va murir, se renforcer et désormais avoir un but : il fera de la musique sa vie. Cette chute fut donc très importante pour l’artiste qui avait, à ce moment là, fait un choix qui l’a ensuite guidé toute sa vie.
Il a réalisé la musique de plus de 120 films
Delerue a été très jeune attiré par le cinéma, mais il suit un enseignement très académique au Conservatoire ou l’on y apprend pas la composition pour le cinéma. C’est donc comme un autodidacte que le compositeur a approché le 7e Art. D’abord sur la scène aux côtés de Villard, il va expérimenter ce contact direct entre l’image et la musique. Puis, tout doucement il composer des musiques pour des court métrages, notamment dans le documentaire (Pyramides, Carnac, Invalides, Châteaux de la Loire…). Mais c’est bien sur dans les années 1960 qu’il se met à composer pour les réalisateurs de la Nouvelle vague, ce qui lui donne tout de suite beaucoup de succès.
Cependant Georges Delerue explore tous les genres et les thèmes, les films d’auteurs(Le Mépris de Godard ou Vivement dimanche de Truffaut) comme les récits d’aventures et grands succès populaires (L’homme de Rio de Philippe de Broca ou Le Corniaud de Gérard Oury). Il parlera de son travail en ces mots « Quand je conçois de la musique de film, j’écris pour moi, aussi personnellement que pour le classique. La particularité, c’est qu’avec le film, on entend sa musique plus vite puisqu’on l’enregistre. Pour une œuvre « pure », quelquefois, on peut attendre longtemps avant de pouvoir s’entendre ».
La Nouvelle vague lui a permis de se faire connaitre mondialement
Georges Delerue a travaillé avec les plus grandes pointures des années 1960 et après. C’est d’ailleurs le mouvement de La Nouvelle Vague qui l’a fait connaitre mondialement. Il a composé pour Alain Resnais (Hiroshima mon amour), Louis Malle (Viva Maria), Alain Robbe-Grillet (L’immortelle), JL Godard (Le Mépris), Agnès Varda (Du côté de la côte), et surtout François Truffaut (Tirez sur le pianiste, Jules et Jim, La nuit américaine, L’amour en fuite, Deux Anglaises et le continent, Le dernier Métro). Ce dernier était d’ailleurs un ami intime de Truffaut, le réalisateur admirait sa pudeur, son talent et son humanité. Son oeuvre qui l’a fait connaitre mondialement est certainement le thème de Camille dans le film de Godard, Le Mépris . C’est le succès de ces films à l’étranger qui l’ont fait connaître aux États Unis. Des réalisateurs comme Scorsese ou Coppola encensaient les films de la Nouvelle Vague et aimaient donc beaucoup la musique de George Delerue.
Il a gagné 3 césars et 1 oscar
Avec plus de 300 musiques composées, ce compositeur de génie a remporté des récompenses très prestigieuses. Il a en effet gagné à 3 reprises le César de la meilleure musique. D’abord en 1979 pour Préparez vos mouchoirs, puis en 1980 pour L’Amour en fuite, et enfin en 1981 pour Le dernier Métro. Mais Georges Delerue, enfant d’ouvrier et élève plein de lacunes, a fait des merveilles à l’autre bout de l’Atlantique. Il remporte en 1980, l’Oscar de la meilleure partition originale pour le film de George Roy Hill : I love you. Je t’aime. C’est finalement dans sa veine romantique et tragique que Delerue excelle le plus, ou du moins c’est là qu’on l’a le plus retenu et reconnu. Il était un travailleur acharné, un amoureux du cinéma et de la musique.
Il a fait une carrière aux États Unis
Aux États-Unis, le compositeur va travailler pour des metteurs en scène comme Mike Nichols, ou encore John Huston. Il réalise la musique du film Julia Avec Fred Zinnemann, et avec Andrzej Zulawski, L’important, c’est d’aimer, c’est d’ailleurs la partition qu’il préfère. Cependant Georges Delerue retiendra de son travail aux États Unis une certaine déception quant à la liberté qu’on lui laissait.
Il rappelle dans une interview de l’INA sa préférence de travailler avec des réalisateurs français qui donnent à ce moment là une grande liberté au compositeur, déjà respecté de tous. Sans oublier que la musique pour des cinéastes comme Godard ou Truffaut est au premier plans des préoccupations à cette époque lorsqu’on tourne un film. Elle permet d’augmenter ou d’atténuer l’intention et le genre que veut donner le réalisateur à la scène et au film.
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