Le cinéaste français Just Jaeckin est décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 82 ans. Il était notamment le réalisateur du sulfureux Emmanuelle avec Sylvia Kristel, film érotique qui aura marqué les esprits et son époque. 5 choses à savoir sur l’œuvre la plus connue du réalisateur français.
Le film est resté plus de dix ans à l’affiche à Paris
Sorti en juin 1974, Emmanuelle est diffusée dans toute la France, mais c’est dans l’UGC Triomphe des Champs Elysées que le film va se faire une place de choix. Et pour cause, il y reste à l’affiche pendant onze années de suite, entre 1974 et 1985, au point de devenir une véritable attraction touristique. Il est notamment très apprécié des Japonais, qui ne manquent pas de faire un détour dans le désormais célèbre cinéma pour aller découvrir ce film qui jouit d’une forte réputation féministe là-bas. Grâce à cette longévité hors-norme, l’œuvre de Just Jaecklin aura totalité près de 9 millions d’entrées en France, tandis que plus de 50 millions de spectateurs auraient vu le film en salle dans le monde.
Il est l’adaptation d’un roman du même titre
Si le film de Just Jaecklin a rencontré un franc succès, le cinéaste français s’est en réalité inspiré d’un roman du même nom, paru sous le nom d’Emmanuelle Arsan en 1959. Si l’on n’est pas certain qu’Emmanuelle Arsan soit la véritable autrice de ce roman – des témoignages avançant que ses œuvres auraient en réalité été écrits par son époux – l’histoire de ce dernier est très semblable à celle du film paru en 1974. Initialement publié anonymement, le livre a connu les mêmes controverses que l’œuvre de Just Jaecklin de par son histoire déroutante et ne sera édité officiellement qu’en 1967.
L’équipe du film est allée en prison durant une partie du tournage
Comme dans le roman, l’histoire du film a lieu en Thaïlande. Malheureusement, au moment du tournage, les autorités thaïlandaises refusent que l’on vienne tourner un film érotique sur leur territoire. Déterminés à réaliser le film dans ce pays, l’équipe de tournage décide alors de mentir aux autorités, leur affirmant qu’il s’agit en réalité d’un film familial et tout public. Finalement, ces dernières acceptent et les scènes classiques sont ainsi tournées dans les lieux publics tandis que les scènes érotiques sont filmées dans des lieux cachés et clos. Malheureusement, en pleine prise d’une scène lesbienne tournée juste à côté de temples bouddhistes, l’équipe est prise en flagrant délit et se fait mettre en prison, avant d’être libérée par les producteurs le lendemain matin.
Le film a échappé de peu à la censure
Après la prison thaïlandaise, les équipes du film ont failli subir une nouvelle déconvenue au moment de la sortie du film. En 1974, la commission de censure a en effet demandé de couper certains passages, jugées inappropriés, menaçant d’interdire la projection du film. C’est grâce au décès du Président Georges Pompidou, provoquant la nomination d’un nouveau secrétaire d’Etat à la culture, Michel Guy, que le film a finalement pu voir le jour tel qu’il a été conçu.
Pierre Bachelet a volé la vedette à Serge Gainsbourg
Ami de Jaeckin, Pierre Bachelet est l’homme derrière la célèbre bande originale du film Emmanuelle, mais le réalisateur avait en réalité initialement choisi Serge Gainsbourg pour jouer ce rôle ! C’est seulement après le refus de ce dernier de signer la BO du film que le réalisateur s’est tourné vers celui qui sera par la suite salué pour “Sea, Sex ans Sun” et “Just because of you”, les BO des films culte Les Bronzés et Les Bronzés font du ski. D’ailleurs, Serge Gainsbourg avouera par la suite qu’avoir refusé la BO d’Emmanuelle était « la plus grande connerie de sa vie ».
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