Pendant qu’une vague de chaleur arrive en France, une nouvelle édition de la compilation « Sounds of Summer » des Beach Boys sort à l’occasion des 60 ans du groupe californien. Alors voici 5 éléments pour comprendre la carrière des Beach Boys.
3 frères, un cousin, un ami… et un manager
« Difficile de croire que ça fait 60 ans que nous avons signé avec Capitol Records et que nous avons sorti notre premier album, Surfin’ Safari. Nous n’étions que des enfants en 1962 et nous n’aurions jamais pu imaginer où notre musique nous mènerait. » ont écrit les Beach Boys. Ces « enfants » qui ont formé le groupe il y a 60 ans sont d’abord les frères Wilson : Brian, Dennis et Carl. Ils sont ensuite rejoints par leur cousin Mike Love et un ami de Brian, Al Jardine. Ils se lancent alors dans le rock doo-wap, la musique préférée des surfeurs californiens de l’époque dont ils sont eux-mêmes fans. C’est Murry Wilson, le père des frères Wilson, qui produit et manage le groupe mais la bande doit subir son caractère violent et intolérant.
Nous n’étions que des enfants en 1962 et nous n’aurions jamais pu imaginer où notre musique nous mènerait, qu’elle aurait un tel impact sur le monde, qu’elle serait toujours aimée et qu’elle continuerait à être découverte de génération en génération.
Les Beach Boys
Un succès immédiat
« Notre premier disque a tout de suite rencontré le succès. » se souvenait en 2014 Mike Love pour Paris Match. Jusqu’en 1968, les Beach Boys sont en effet intouchables. Avec Surfer Girl en 1963, Surfin USA qui leur vaut un disque d’or, Fun, fun, fun, Little Honda et I get Around en 1964 mais aussi et surtout Good Vibrations en 1966, plus rien ne semble arrêter le groupe. Les Beach Boys et leurs 10 albums en quatre ans imposent ainsi leur « surf music » représentant une Californie de rêve. Ils deviennent le seul groupe de l’époque pouvant concurrencer les Beatles. C’est aussi à cette période que sort leur chef d’œuvre Pet Sound (1966). L’album comprend notamment Caroline No ou encore God Only Knows, plus belle chanson jamais écrite selon Paul McCartney.
Le cas Brian Wilson
Mais derrière ce succès se trouve aussi l’histoire plus sombre des Beach Boys dont le cas le plus emblématique est celui de son leader Brian Wilson. L’aîné de la fratrie est en proie à une dépression dès 1967 et consomme de plus en plus de drogues. Le projet Smile, qui devait être le douzième album des Beach Boys est donc abandonné. En raison des pressions de Capitol, un album intitulé Smiley Smile sort toutefois en septembre 1967 en reprenant une partie du projet avorté.
En 1973, Brian Wilson quitte le groupe et s’enferme chez lui. Il entame alors une traversée du désert de plusieurs années pendant laquelle il ne sort presque plus.
Des tensions et le déclin du groupe
La réussite précoce n’a pas aidé le groupe sur tous les plans comme l’indique Mike Love. « Nous étions si jeunes et j’étais si naïf ! Moi aussi, je me suis laissé manipuler. C’est moi qui ai écrit les paroles de “California Girl”, de “I Get Around” et de “Help Me Rhonda”. Quand le disque est sorti, mon nom avait disparu et je ne touchais pas de droits d’auteur. » Dès le départ, des tensions existent sur cette question entre le groupe et son manager tyrannique Murry Wilson.
Nous étions si jeunes et j’étais si naïf ! Moi aussi, je me suis laissé manipuler. C’est moi qui ai écrit les paroles de “California Girl”, de “I Get Around” et de “Help Me Rhonda”. Quand le disque est sorti, mon nom avait disparu et je ne touchais pas de droits d’auteur.
Mike Love dans un entretien pour Paris Match, 2014
Plus tard, c’est la situation de Brian Wilson qui pose problème au groupe. Malgré leurs succès avec Sunflower en 1970 et Endless Summer en 1974, la voix de Brian Wilson est à ce moment-là endommagée par la drogue. Le groupe sort tout de même un autre classique en 1988 : Kokomo.
Une bande irréconciliable
Leur aventure prend fin progressivement, notamment après le décès de Dennis en 1983 puis de Carl Wilson en 1998 qui scinde le groupe en deux. Des tournées parallèles opposant une version du groupe de Mike Love, qui obtient une licence de Brother Records lui permettant d’utiliser le nom de « Beach Boys », et une autre de Brian Wilson (qui se lance sous son propre nom) sont même organisées. En 2001, Brother Records assigne aussi Al Jardine en justice car il tournait en solo en utilisant des noms comme « Beach Boys Family & Friends » ou « Al Jardine of the Beach Boys ». Quatre ans plus tard, Mike Love poursuit Brian car selon lui, le CD promotionnel diffusé pour la sortie de Brian Wilson Presents Smile accapare l’image du groupe.
L’exemple de plus marquant du côté irréconciliable des Beach Boys reste toutefois la reformation du groupe en 2012. Les membres survivants décident de se rassembler pour leur tournée du cinquantenaire et un disque intitulé That’s Why God Made The Radio. Mike Love met toutefois fin à cet épisode en considérant qu’il n’a pas eu assez de responsabilités dans l’album. Mais dix ans après, et malgré tous ces évènements, la musique des Beach Boys reste encore d’actualité et c’est sans doute l’essentiel.
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