A l’occasion de la diffusion du documentaire “Dieuleveult, les disparus du fleuve” Jeudi 18 mai à 21h10 sur France 2, retour sur une des affaires françaises les plus mystérieuses, qui n’a jamais été élucidée
Philippe de Dieuleveult était un aventurier français connu notamment pour son émission La chasse aux trésor, à l’époque diffusée sur Antenne 2. Ce dernier partait dans tous les pays du monde à la recherche de trésors, avec l’aide de participants qui donnaient des clefs en résolvant des énigmes. Cet aventurier aà l’énergie débordante a disparu, avec six autres personnes, dans des circonstances extrêmement étranges lors d’une expédition en Zaire (aujourd’hui République démocratique du Congo) en 1985. Encore aujourd’hui, aucun élément définitif n’a été trouvé pour expliquer ce qui est arrivé à l’équipage.
Une expédition risquée
Après de nombreuses années à faire cette émission à succès à la recherche des trésors, Philippe de Dieuleveult avait le désir de faire des reportages encore plus périlleux. Il est ce qu’on appelle véritablement un “homme d’action” avec une soif insatiable d”aventures. En 1985 il décide donc d’entreprendre une expédition dangereuse au Zaire (l’actuel Congo). Seulement, à cette époque des guerres intestines ont lieu dans la région et ils n’avaient pas les autorisations nécessaires pour s’y rendre. Cependant l’aventurier avait l’aval du président Mobutu, qui voyait cette aventure comme un moyen de promouvoir le tourisme au Zaire. Quoi qu’il en soit sans autorisations, ils décident de traverser le fleuve depuis le Burundi voisin à l’aide de rafting. Ils étaient onze, dont un anthropologue belge, Guy Colette, qui a eu le malheur de rejoindre l’expédition à la dernière minute.
Des conditions difficiles
Dès le départ, l’expédition a été marquée par des difficultés. Alors qu’il est revenu à un moment en France pour assister à l’accouchement de sa femme, ce dernier exprimait des réticences à y retourner car les conditions étaient mauvaises, tout comme les membres de l’expédition qui n’avaient pas foi dans le voyage. Une mauvais ambiance circulait dans le groupe. Cependant l’appel du large est plus fort et l’aventurier repart de Paris pour accomplir son expédition. Ce qui est marquant c’est que dés le début de l’aventure Philippe de Dieuleveult a failli mourir, notamment au cours de la navigation sur ces rapides d’Inga, près de l’ile des hippopotames. C’est à cet endroit que plusieurs membres de l’équipage ont décidé d’abandonner l’aventure. Ils n’étaient donc plus que 9 à repartir sur ce fleuve africain au courant aussi fatal qu’imprévisible.
Une disparition étonnante
Après le schisme de l’équipe, les équipiers qui ont abandonné l’expédition se sont retrouvés sur le chemin du retour face aux autorités zahirienne. Ils ont alors tenté de joindre l’ambassade de France pour les informer de la situation sans grand succès. Alors que le reste de l’équipe devait émettre un contact radio prévu tous les jours, il n’y a aucun contact. Ni le premier jour, ni le deuxième. Un hélicoptère a fini par être envoyé pour les rechercher, après plusieurs jours, le raft de Philippe a été retrouvé intact dans les rapides. L’antenne du raft intacte prouve qu’il ne s’est pas retourné. Encore plus étonnant, de nombreuses affaires lui appartenant ainsi qu’à l’équipe sont retrouvées derrière un rocher. Les villages environnants ont été interrogés mais aucune trace n’a été trouvée, et aucun témoin n’a vu des membres de l’équipe.
Des théories controversées
De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer la disparition de Philippe de Dieuleveult. Longtemps on a pensé qu’il s’était tout simplement noyé dans les rapides, jusqu’au jour où des fausses preuves de sa mort ont été données à la famille. Notamment un corps sans tête, sans sexe et sans mains et faisant 70kg comme Philippe donné par les autorités. La famille un peu chamboulée et choquée de voir cette dépouille demande une autopsie. Le résultat est sans appel, ce n’est pas son corps. La théorie selon laquelle les services de l’état zahirien tente d’enfumer la mort de Philippe et ses comparses voit le jour. La thèse la plus probable est celle de l’exécution. Il est possible que Philippe ait été tué par l’armée zairoise ou un commando de mercenaires en exercice à ce moment-là. Les preuves de noyade ont peut-être été fabriquées pour masquer un crime. Une autre théorie est celle de la noyade, avancée par le président Mobutu lui-même.
Une affaire toujours non résolue
Les enquêtes ont été menées sans succès et l’affaire a finalement été classée sans suite. Malgré l’acharnement du père et des frères pour tenter de résoudre cette enquête, ce drame familial a hanté la famille, dont l’un d’entre eux a fini par se suicider de chagrin. De plus en 1994, un homme ancien officier publie J’ai vu mourir philippe de dieuleveult: un ex-officier des services secrets du zaïre parle écrit par Okito Benebene. Son livre ouvre encore une nouvelle voie de compréhension de cette disparition. En 2018, une journaliste, Anna Miquel, s’éprend de l’affaire mais ne parvient pas à résoudre entièrement l’affaire. En tout cas , selon Jean de Dieuleveult, ce drame français est « une histoire franco-française. » Il estime que son frère « a été trahi par un ou des ‘services’ français » qui auraient manipulé les services de renseignement de Mobutu… Enfin en 2020, le filleul de Philippe de Dieuleveult écrit un livre, Noyade d’état, écrit avec toutes les archives de son père afin de mettre de la lumière sur ce qu’il prétend être un vaste complot, qui toucherait la responsabilité de l’état.
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