Le Sri Lanka, en pleine crise économique et politique, a déclaré l’état d’urgence ce mercredi 13 juillet. Cette décision fait suite à la fuite de son Président Gotabaya Rajapaksa.
Qui est Gotabaya Rajapaksa ?
Gotabaya Rajapaksa, 73 ans, est président depuis 2019. Ce n’est cependant pas le premier membre de sa famille à être au pouvoir au Sri Lanka. Son clan domine en effet la vie politique du pays depuis plusieurs décennies et son frère, Mahinda Rajapaksa, était au pouvoir de 2005 à 2015. Adulé par la majorité ethnique cinghalaise après avoir écrasé la guérilla des Tigres tamouls et ainsi mis fin à la guerre civile, il est aussi dénoncé pour les violences commises à ce moment-là. Son bilan économique attire également les critiques. Mahinda Rajapaksa a en effet lourdement endetté le pays auprès de la Chine, notamment pour financer d’immenses projets d’infrastructures. Ceux-ci seraient par ailleurs entachés de corruption.
Une crise presque sans précédent au Sri Lanka
Mais la famille Rajapaksa est désormais vue comme responsable de la crise que connaît l’île, l’une des plus violentes depuis son indépendance en 1948. La crise économique ne cesse en effet de s’aggraver. L’inflation a atteint les 54,6% en juin et Sri Lanka est toujours fortement endetté. Il a ainsi fait défaut de sa dette extérieure de plus de 50 milliards de dollars en avril. Il est donc en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un éventuel renflouement.
Le Covid-19 a par ailleurs fait souffrir le secteur du tourisme, qui représente 10% de l’économie du pays. Dans ce contexte, les pénuries se multiplient car le Sri Lanka est désormais incapable de financer ses importations. A cela s’ajoute l’augmentation de 230% du prix du diesel et de 138% du prix de l’essence en six mois. La situation est donc de pire en pire pour la population. L’ONU estime ainsi que 80% des habitants sont dans l’obligation de sauter des repas.
Le palais présidentiel pris d’assaut
La population accuse ainsi Gotabaya Rajapaksa d’une mauvaise gestion de l’économie et demandent sa démission. Les manifestations qui secouent le Sri Lanka sont nombreuses depuis maintenant plus de trois mois. Mais le week-end du 9 et 10 juillet a marqué une étape supplémentaire dans la protestation. Les manifestants ont en effet pris d’assaut le palais présidentiel et l’occupent depuis plusieurs jours.
Le Sri Lanka en état d’urgence
Face à cette situation, le président sri-lankais a pris la fuite à bord d’un avion militaire. Il a réussi à quitter le pays et s’est posé mercredi aux Maldives. Gotabaya Rajapaksa a ainsi promis de démissionner et le bureau du Premier ministre a déclaré l’état d’urgence ce mercredi 13 juillet. Une crise politique vient donc s’ajouter à la crise économique. La police a également annoncé un couvre-feu d’une durée indéterminée dans la province de la capitale Colombo. L’objectif est de contenir les manifestations.
Quelles conséquences ?
Un président par intérim a été désigné. Il s’agit du premier ministre Ranil Wickremesinga. Mais comme Gotaya Rajapaksa, il doit aussi faire face aux critiques et aux attaques de la population locale. Les manifestants criaient ainsi « Rentre chez toi Ranil ! Rentre chez toi Gota ! » ce mercredi, en réclamant sa démission. Une élection aura ensuite lieu pour désigner le député qui exercera le pouvoir jusqu’à novembre 2024, date de fin du mandat en cours. Le Sri Lanka est toutefois plongé dans une période d’incertitude car aucun parlementaire ne semble en mesure de remplacer Gotaya Rajapaksa.
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