Frédéric Péchier, ancien anesthésiste à Besançon, est soupçonné de huit nouveaux empoisonnements sur ses patients, dont 4 sont morts. Pour le moment, il n’est pas mis en examen. L’enquête suit son cours.
Mise en examen pour empoisonnement en 2017
En 2017, Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir empoisonné sept patients, âgés de 37 et 53 ans. Deux de ses patients sont décédés. Les faits se seraient passés entre 2008 et 2017. L’anesthésiste de la clinique Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté est alors mis en examen pour “empoisonnement avec préméditation ». On le soupçonne d’avoir modifié les poches d’injection pour créer des incidents opératoires, mais il conteste les faits qui lui sont reprochés. Il est finalement laissé en liberté avec interdiction d’exercer son métier.
Soupçonné d’avoir empoisonné 17 personnes de plus
Après deux ans d’enquête très minutieuse, les accusations s’alourdissent. 17 nouveaux cas viennent s’ajouter à la liste des potentielles victimes de Frédéric Péchier, dont 7 sont mortes. Il est désormais poursuivi pour 24 empoisonnements, dont neuf mortels. Parmi les victimes d’un possible empoisonnement, il y a Tedy, 4 ans au moment des faits. Lors de son opération des amygdales, le docteur Péchier a dû le réanimer deux fois. Aujourd’hui, l’enfant va bien, mais les parents ont porté plainte. Cette fois-ci les faits ont été qualifiés “d’empoisonnement sur personne vulnérable ». 4 corps ont été exhumés pour que l’enquête soit approfondie.
“Les résultats toxicologiques ont montré que 2 poches contenaient une dose massive de potassium et une autre de la lidocaïne, un procédé habile et indétectable »
Etienne Manteaux, Procureur de la République de Besançon
Remis en liberté sous contrôle
Jeudi 16 mai 2019, Frédéric Péchier est mis en examen pour 24 empoisonnements présumés. Mais après 5h d’audience, la juge tranche : L’ancien médecin n’ira pas en prison à titre provisoire. Il sort libre du tribunal, mais sera soumis à un contrôle judiciaire. Il ne pourra toujours pas exercer sa profession. De plus, il ne pourra plus vivre à Besançon et a interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Ces dernières ont rapidement contesté la décision ainsi que le parquet.
« Il y a injustice face à cette décision.«
Sandra Simard, la porte-parole de l’association des victimes présumées.
Tentative de meurtre sur une ancienne collègue ?
En mai 2019, quelques semaines après les 17 nouvelles accusations d’empoisonnement des patients de Frédéric Péchier, une de ses anciennes collègues est persuadée qu’il a essayé de l’empoisonner. Catherine Nambot, consœur du Dr Péchier, devait subir une opération pour poser une prothèse de l’épaule. Les faits se sont passés en 2016, ce jour-là, elle devait être anesthésiée par Frédéric Péchier, mais à la dernière minute l’ordre de passage est modifié.
Finalement la collègue de l’anesthésiste est prise en charge par un autre médecin. La patiente suivante est prise en charge par le Dr Péchier. L’opération ne se passe pas comme prévu. La patiente fait un arrêt cardiaque dû à une surdose d’anesthésiques locaux. Elle décède quelques minutes plus tard.
De nouveaux éléments s’ajoutent au dossier Péchier
En septembre 2019, le parquet général de Besançon a alors saisi la Cour de Cassation pour faire appel. Mais, cette dernière a estimé que le pourvoi était “non admissible”, car non conforme. La cour de cassation soutient donc la décision prise par le tribunal. 3 ans plus tard, en septembre 2022, le procureur de la République, Etienne Manteaux, a annoncé avoir ajouté 8 nouveaux cas au dossier d’instruction concernant l’affaire Péchier.
“La juge d’instruction est donc désormais saisie d’un total de 32 cas d’empoisonnement potentiels, dont 13 mortels.”
Etienne Manteaux
Pour le moment des expertises sont en cours. Le magistrat instructeur attend les résultats pour janvier 2023 pour définir s’il le met en examen pour ces huit nouveaux cas.
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