Au XIXe siècle, un mystérieux trésor aurait été trouvé par l’abbé Saunière à Rennes-le-Château. Ce dernier aurait permis de transformer la ville. L’origine de cette fortune à particulièrement passionné les chercheurs au XXème siècle. Retour sur ce qui est aujourd’hui encore l’un des plus grands mystères français.
L’arrivée d’un nouvel abbé
L’histoire de Rennes-le-château bascule en 1885, avec l’abbé Bérenger Saunière, prêtre de 33 ans. A son arrivée, le village est dans un piteux état, l’église à moitié en ruine, et le presbytère presque inhabitable. Pour celui qui était professeur de séminaire à Narbonne, ce n’est pas vraiment une promotion. Rebelle à la hiérarchie, le curé paie son insolence et son indépendance. Ses incitations à voter royaliste le font vite remarquer. Au final, il est suspendu pendant un an. A son retour l’abbé utilise les ressources de la mairie pour lancer des premiers travaux.
Les premières découvertes
Après les travaux de toiture de l’église, Bérenger Saunière fait déplacer le maitre-autel de l’église. C’est à ce moment qu’il aurait fait certaines découvertes… Une dalle « du Chevalier » avec sa face sculptée posée contre le sol et un crâne percé qui aurait appartenu à un homme de 50 ans, décédé entre 1281 et 1396. Le déplacement de cette dalle fut à l’origine de beaucoup de rumeurs, notamment celle de la découverte d’un petit « magot » qui aurait pu être dissimulé sous la dalle. Une autre source fait mention aussi de la découverte de « parchemins ».
Des travaux de rénovations
Par la suite, l’abbé se lance dans des travaux de rénovation et d’embellissement des bâtiments religieux beaucoup plus poussés. Puis il se fait édifier un somptueux domaine, doté d’une villa, d’un grand parc et d’une tour d’inspiration médiévale. Mais comment cet homme, sans fortune personnelle, a-t-il financé de tels projets ? Très vite des rumeurs voient le jour. L’abbé aurait mis la main sur un formidable trésor. Trois théories naissent, il s’agirait de celui des Wisigoths, des Templiers, ou bien des cathares.
Les légendes du trésor
Commençons avec la légende des Wisigoths : vers 418 ap.J.-C., ce peuple germanique a pillé Rome et s’est installé dans le sud-ouest de la Gaule. Les Wisigoths menés par Alaric font de Toulouse leur capitale mais suite aux nombreuses attaques des Francs, ils se replient vers la forteresse de Rheda, la future Rennes-le-Château. Ils fuient ensuite à Tolède, où ils sont vaincus par les Arabes, qui ne trouvent aucune trace des richesses romaines. Ce trésor serait-il resté dans leur forteresse ? A cet emplacement s’élève désormais l’église de l’abbé Saunière.
Concernant les Cathares : Au XIIIème siècle, le pape Innocent III ordonne l’extermination des Cathares, des “albigeois” qui remettent en cause l’Église catholique. Les barons français “nordistes” se chargent alors de cette croisade entre 1208 et 1244. Avant de fuir les persécutions, les Cathares auraient enfoui leurs richesses dans les ruines du château de Coustaussa, non loin de Rennes. Un indice majeur qui attesterait cette thèse : l’inscription que Saunière a faite apposer sur le porche d’entrée de son église. “Terribile est locus iste”, qui se traduit “ce lieu est terrible”. S’agirait-il de l’évocation d’anciens “hérétiques” ?
La thèse des chevaliers du temps est celle qui plaît le plus aux chercheurs, sans doute parce qu’ils font encore rêver. Pour beaucoup, à Rennes-le-Château se trouverait le trésor du Temple de Jérusalem, pillé par le futur empereur Titus en 70. Les Templiers l’auraient retrouvé à Rome, puis caché dans le sud-ouest français au XIIIème siècle, lorsque leur ordre fut interdit par le roi Philippe le Bel dans l’espoir de s’en emparer.
Rennes-le-château : un intérêt très poussé au XXème siècle
Toutes ces rumeurs farfelues resurgiront dans les années 1960, donnant naissance à une vague d’articles, de films et de livres sur «l’or de Rennes», qui attireront dans la région des milliers de visiteurs. Un musée, installé dans le presbytère, revient en détail sur la vie de l’abbé Saunières et son incroyable trésor. On peut également visiter le domaine privé du curé, ainsi que l’église Marie-Madeleine.
Son secret a été prisé par nombre de chercheurs lors des années 60 : des centaines de livres sont écrits à cette occasion, des fouilles se mettent en place avec toutes les techniques possibles et imaginables pour trouver le trésor. La décoration de l’église Sainte-Madeleine a également fait l’objet de supposition : elle serait un langage codé pour percer le secret du trésor. De plus, en 1967, selon des documents déposés par la Bibliothèque Nationale de France, des parchemins, trouvés par l’Abbé Saunière dans les années 1900 prouvent la survivance de la dynastie mérovingienne.
La même année est publié le livre L’Or de Rennes, ou la vie insolite de Béranger Saunière curé de Rennes-le-Château. Cet ouvrage de Gérard de Sède est le premier livre entièrement consacré à l’énigme du trésor. Ce livre a planté l’idée que l’Abbé Saunière aurait laissé un message crypté qui mène vers le trésor.
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