A Vialas, la petite commune de Lozère nichée au cœur des Cévennes où il prend le temps de couper chaque été auprès de ses proches, Jean Patry avait déjà été accueilli en héros il y a trois ans après sa médaille d’or de Tokyo. Le chouchou local, sacré pour la deuxième fois de suite avec les Bleus, il y a quelques jours à domicile lors de ces JO de Paris 2024 qui ont permis à l’équipe de France de rafler 64 médailles, a encore eu droit à une réception plus grandiose cette fois.
« J’attendais avec impatience de partager ça avec ma famille et mes amis, là où je suis. En 2021 après Tokyo, tout le village m’avait accueilli avec des banderoles et des fumigènes. Là, ils ont remis ça mais en encore plus grand », explique le pointu de cette équipe de France montée de nouveau au sommet de l’Olympe pour le journal Le Parisien, où il a accepté de revenir sur tous les moments incroyables qu’il a vécus dans la capitale pendant ces deux semaines de rêve.
Patry : « Au Club France, c’était incroyable »
A commencer par l’ambiance du Club France que le joueur de Galatasaray n’est pas prêt d’oublier. « Au Club France, c’était incroyable. On a pu amener nos proches et leur faire vivre tout ce qu’on vit. J’ai eu la chance de pouvoir emmener mes deux sœurs, leur montrer la tournée des médias, passer d’une radio à l’autre, d’une télé à l’autre. On a vraiment pu profiter avec le public, qui a été incroyable et qui nous a attendus jusqu’après minuit. »
Le natif de Montpellier, qui s’estime « privilégié » au même titre que tous ses coéquipiers entrés dans la légende samedi dernier – « c’était la deuxième fois consécutive et ça ne s’était pas fait depuis trente-six ans » – se rappellera à tout jamais également de cette finale, ayant tourné comme la demi-finale à la démonstration pour ces Bleus injouables après la frayeur en quarts de finale contre l’Allemagne. Patry révèle qu’il n’était pourtant pas au meilleur de sa forme pour ce dernier match – pour l’or – contre la Pologne, mais la présence d’un invité pas comme les autres lui a permis de se surpasser et d’aller au-delà de ce petit virus qui le diminuait.
Patry : « La clé, ça a été l’atmosphère, j’en suis persuadé »
« J’étais un peu malade, mais il y avait Zizou dans les tribunes, on ne pouvait pas passer à côté. » Le légendaire champion du monde 98 avec les Bleus du football a donné de la voix pour aider les volleyeurs tricolores à triompher de nouveau. Il n’était pas le seul. Pour l’immense pointu français (NDLR : il mesure près de 2,10 m), son équipe n’aurait en effet jamais réussi ce doublé historique sans l’appui de ce public extraordinaire.
« Quand on joue dans cette atmosphère, le plaisir est incroyable, on est transcendés. Dans les moments compliqués, on est vite relevés et ça repart, ça diminue toutes les petites choses qu’on fait de mal et à l’inverse, ça grandit ce qu’on fait de bien. Ça a été la clé de nos JO, j’en suis persuadé. » Et qui fait que pour le moment, Patry n’a pas du tout la tête aux JO de Los Angeles dans quatre ans mais à ses vacances en Lozère. » « Je pense à ce qu’on a fait ensemble plus qu’à repartir », avoue de toute façon le héros, uniquement déçu d’avoir dû abandonner son porte-manteau fétiche. « José, on a dû le laisser malheureusement, mais on a passé un bon moment avec lui. »