La démission d’Hugues Obry, le manager général de l’épée masculine, à un peu moins de cinq mois du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, en raison de relations de plus en plus tendues avec Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet ou encore les soucis d’Ysaora Thibus, d’abord suspendue provisoirement pour dopage puis blanchie, tout ça pour se faire sortir d’entrée lors du tournoi olympique. L’escrime française n’avait pas été épargnée par les polémiques et soucis en tout genre à l’aube de ces JO de Paris 2024. Cela ne l’a pas empêché de faire mieux que limiter la casse, et même de sortir grandie de l’événement, presque à la surprise générale, avec sept médailles, soit le sport le plus récompensé de ces JO, derrière le judo (dix médailles).
Sara Balzer, qui a décroché l’une de ces sept médailles (en argent au sabre), avoue au micro de RMC Sport qu’il semblait difficile d’imaginer pareil bilan après-coup étant donné le contexte dans lequel baignaient les escrimeurs français avant que ne débutent ces JO de Paris. « C’est un très bon résultat pour cette Fédération et pour les athlètes, même si on veut toujours plus. Il y a eu pas mal de dossiers. Chaque arme a eu ses soucis (…) Cette olympiade a été très compliquée pour l’escrime française, il y a eu pas mal de remous. On a fait du mieux que l’on pouvait honnêtement, ça n’a pas été facile. Il y a beaucoup d’énergie qui a été perdue dans des combats que l’on n’aurait pas eu à avoir à mener. » Balzer et les autres membres de l’équipe de France ont également laissé beaucoup d’énergie, mais pour la bonne cause cette fois, dans les combats qui leur ont été proposés sous la nef du Grand Palais.
Balzer : « Il faut prendre le temps de digérer tout ce qu’il vient de se passer »
Et le bilan est tellement bon à l’arrivée par rapport aux pronostics initiaux au regard de la situation extra-sportive que la Strasbourgeoise, certaine que l’unité qui n’a jamais abandonné les Bleus est pour beaucoup dans ce bilan inespéré (« Là où les athlètes ont été forts, c’est de rester concentrés, soudés et unis pour aller chercher des résultats. C’est vraiment cette force du collectif et des athlètes qui a permis d’aller chercher quand même de magnifiques médailles ») en arriverait presque à faire la difficile. « Le bilan est bon, on s’attendait à plus de résultats par équipes. En individuel, il y a eu énormément de médailles, donc on était très contents, mais c’est vrai que par équipes, on s’attendait à mieux. »
En ce qui la concerne, la sabreuse française de 29 ans a dû se contenter de la deuxième place après sa défaite en finale face à Manon Apithy-Brunet, seule médaillée d’or sur les sept médailles de l’escrime. En 2028, elle fera tout pour monter sur la plus haute marche. « Je repars pour quatre ans, ça c’est certain, avec l’objectif d’aller chercher la médaille d’or cette fois, à Los Angeles. » En attendant de se replonger dans l’entraînement avec à l’horizon les Championnats d’Europe de juin prochain et les Mondiaux de juillet, Balzer va d’abord s’autoriser des vacances « pour se reposer et se ressourcer ». « Il faut prendre le temps de digérer tout ce qu’il vient de se passer, (…) de prendre le temps de couper, de ressentir toutes les émotions que l’on doit ressentir, de vivre pleinement cette médaille et de clore ce chapitre comme il convient. » Personne n’en sortira indemne, elle comme les autres. Mais cela aurait pu (dû ?) être bien pire.