Hidalgo se met à dos la famille Eiffel

L’effet JO est manifestement précieux pour les personnalités politiques. Désireuses de surfer sur le succès populaire incontestable de ces Jeux parisiens, ces dernières cherchent à préserver la flamme le plus longtemps possible, quitte à s’en approprier les symboles. Dans cette perspective, Anne Hidalgo souhaiterait conserver la vasque olympique qui a tant brillé durant la quinzaine olympique – et aujourd’hui encore dans le cadre des Paralympiques.

Plus fort encore dans la symbolique, la maire de Paris entend garder à jamais les anneaux olympiques qui ornent aujourd’hui la Tour Eiffel. « En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc oui, ils vont rester sur la Tour Eiffel, claironne-t-elle dans les pages de Ouest-France. C’est très beau cette idée d’allier la Tour Eiffel, monument conçu comme étant éphémère pour une exposition universelle, aux Jeux, moment éphémère qui aura aussi marqué Paris et notre pays… »

Les héritiers se soulèvent

Oui mais voilà, tout le monde n’est pas d’accord. Une pétition a d’ores et déjà été lancée pour débarrasser la Dame de fer de son collier coloré. Et l’association des descendants de Gustave Eiffel même se prononce contre cette idée. « La Tour Eiffel, qui est devenue le symbole de Paris et de la France, a une vocation plus large que juste d’être associée définitivement à une organisation comme les Jeux olympiques », juge sur BFM TV Savin Yeatman-Eiffel, l’un des héritiers de l’ingénieur de génie qui rappelle que le monument est régulièrement « utilisé pour mettre en valeur de grandes causes ».

Même réticence exprimée auprès de L’Equipe par le président de l’association suscitée, Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils de Gustave Eiffel: « Il n’y a pas de raison que le CIO privatise la Tour Eiffel… Ça va empêcher la Tour Eiffel de vivre ! » L’adjoint au maire rattaché aux JO Pierre Rabadan pourtant ne voit pas le problème, convoquant l’histoire quant à lui pour réaffirmer la volonté de la première édile. « Au départ, beaucoup de personnes ne souhaitaient pas garder la Tour Eiffel », souffle-t-il à propos de l’œuvre érigée initialement pour l’Exposition universelle de 1889.