Il faudra désormais s’y faire. Il y avait le Poitiers d’avant, modeste 11eme de la saison régulière lors du dernier exercice, il y a maintenant un tout autre Poitiers, sorte de machine à broyer emmenée évidemment par son démolisseur en chef Earvin Ngapeth. Le double champion olympique avec l’équipe de France a encore été l’un des héros de cet Alterna Stade Poitevin qui s’est offert le luxe vendredi soir dans l’un des deux matchs avancés de la 2eme journée de Marmara SpikeLigue de pulvériser Chaumont (25-23, 25-20, 25-14) sur un parquet où il est historiquement très difficile de s’imposer.
Sauf que la donne a complètement changé, et avec désormais Ngapeth pour mener les troupes, Poitiers est devenu une équipe capable de tout, y compris de ridiculiser les Haut-Marnais devant leur public grâce à sa star, encore excellente (13 points). Chaumont, qui avait mieux démarré le match et compté jusqu’à six points d’avance, a bien résisté dans le premier set, mais c’est bien le seul. Après avoir perdu cette première manche très serrée qui a vu le meilleur joueur du monde marquer son premier point tardivement pour permettre à son équipe de recoller à 17-17 puis les Poitevins passer pour l’une des premières fois devant sur un ace de Dusan Nikolic, le CVB s’est complètement effondré.
Ngapeth et Nikolic pour mener la danse
Très en vue à l’image de cette attaque toute en finesse qui a rapidement permis à Poitiers de prendre trois points d’avance pour la première fois du match au cours de la deuxième manche, Ngapeth, également très présent défensivement et hilare après chacun de ses treize points marqués dans cette partie à sens unique, a continué de montrer la voie, bien aidé par un monstrueux Dusan Nikolic (2 aces, 4 blocks, 14 points), logiquement élu MVP de cette rencontre qui a permis aux Poitevins d’envoyer un premier message en rendant une telle copie chez l’un des favoris.
Le troisième set a d’ailleurs très vite tourné à la correction avec un Ngapeth toujours déchaîné et dans tous les coups mais aussi un très bon Renan Michelucci, en particulier au bloc. Grâce notamment à une superbe performance au service, Poitiers, meilleur collectivement mais aussi un ton au-dessus au niveau de ses individualités, a déroulé jusqu’au bout, sans jamais laisser le moindre espoir de se relancer aux Chaumontais. On pouvait le penser, on en a désormais la certitude : avec Ngapeth, les Poitevins, leaders provisoires, peuvent se prendre à rêver.