Patrie du judo, le Japon a décidé d’initier une petite révolution pour réaffirmer enfin son leadership. Interdites par la Fédération internationale de judo (IJF), les attaques aux jambes autrefois autorisées vont être réhabilitées par la Fédération japonaise de judo (AJJF) lors du prochain Zen Nihonen, le mythique championnat national toutes catégories qui aura lieu en avril 2025.
Concrètement, selon les révélations du magazine L’Esprit du judo, relayées ce jeudi par L’Equipe, un judoka sera alors « autorisé à attaquer ou défendre dans les jambes de son adversaire à deux conditions: qu’un kumikata (prise de garde) ait été posé au préalable, et que l’attaque se fasse à une main, l’autre devant rester posée sur le judogi adverse ».
Pas une bonne nouvelle pour les colosses
Un retour aux sources, en somme, alors que les règles internationales du judo ont été bouleversées en 2007 à l’arrivée du Roumain Marius Vizer à la tête de l’IJF. « La fédération japonaise mène une expérience pilote en faisant fi de la doxa qui règne à la fédération internationale, se félicite auprès de L’Equipe l’ancien entraîneur national de Patrick Roux. Si on fait le bilan des derniers Jeux Olympiques de Paris, au-delà de la performance et des émotions, le judo est devenu incompréhensible en termes d’arbitrage. »
Pour Teddy Riner, si le vent nippon venait à devenir une tempête, engendrant une nouvelle révolution du judo international, la perspective n’est pas forcément des plus réjouissantes. Alors que le Japon a perdu de sa superbe dans la catégorie reine, le colosse guadeloupéen pourrait voir l’émergence de nouveaux challengers susceptibles de le déstabiliser. Des concurrents au centre de gravité plus bas capables d’exploiter au mieux ce possible retour des attaques aux jambes.
Du haut de ses 2m04, Teddy Riner a subi deux de ses plus cuisants revers face à des adversaires nettement plus petits: en 2020 face au Japonais Kokoro Kageura (1m79) lors du Paris Grand Slam alors qu’il restait sur 154 victoires consécutives ; en 2021 à l’occasion des JO de Tokyo contre le Russe Tamerlan Bashaev (1m75).