Evenepoel, un traumatisme à oublier

C’était le 15 août 2020. Le Tour de Lombardie n’avait plus rien d’une classique d’automne, en raison de la pandémie de coronavirus qui avait totalement chamboulé le calendrier cycliste. Remco Evenepoel avait 20 ans, portait le maillot de Deceuninck-Quick Step et était déjà considéré comme un futur grand, lui qui comptait 14 victoires à son palmarès, dont la Clasica San Sebastian, le Tour de Burgos et le Tour de Pologne. Mais ce jour-là, le coureur belge était passé au-dessus du parapet lors de la descente du Mur de Sormano, tombant à une dizaine de mètres en contrebas. Diagnostic (miraculeux) : fracture du bassin, contusion au poumon et neuf mois sans compétition. Ce samedi, Remco Evenepoel va retrouver le Sormano, qui fait son retour au parcours du Lombardie, mais dans l’autre sens.

Et cela ne lui fait pas peur, il assure avoir tourné la page. « J’ai surmonté ce moment. J’ai visité l’endroit l’année dernière après la course et je pense que c’était une bonne décision de simplement y passer un moment, pour moi et avec Oumi (sa femme, ndlr), en regardant le moment où tout s’est passé, en essayant d’analyser ce que j’ai fait de mal. Je pense que cela m’a beaucoup aidé, à avoir un peu moins peur sur les routes d’ici et en général. Cette année, c’était une bonne décision de monter le Sormano et non de le descendre. J’ai complètement dépassé ce moment. Cela m’a probablement fait mûrir et m’a aidé à accepter les choses un peu plus facilement qu’avant », explique-t-il dans des propos relayés par Cycling News.

Evenepoel prône le retour des oreillettes

La sécurité est un sujet qui préoccupe de nombreux coureurs, et le décès de Muriel Furrer lors de la course en ligne junior des Mondiaux de Zurich le mois dernier est venu rappeler, une fois de plus, que le cyclisme est un sport dangereux. Les circonstances n’ont pas encore été éclaircies totalement, mais la jeune Suissesse n’aurait été retrouvée inanimée qu’une heure après l’accident.

C’est pourquoi Remco Evenepoel souhaite que les oreillettes, interdites lors des Mondiaux et des JO, fassent leur retour : « Bien sûr, ce qui s’est passé à Zurich était un accident de course et la seule chose que je dirais, c’est que s’il y avait une communication radio, on aurait pu signaler l’accident à la voiture et la voiture aurait pu communiquer avec les commissaires. Au moins, l’ambulance aurait pu arriver beaucoup plus vite. Il y avait des coureuses autour. Mais bien sûr, si vous voyez quelqu’un chuter, vous pensez toujours : « OK, la personne va simplement se relever et continuer la course ». Comme je l’ai dit, s’il n’y avait pas d’images (télévisées) et que personne ne l’avait vu depuis les voitures et que les coureuses ne pouvaient rien dire, alors je pense que (l’absence d’informations) était le plus gros problème dans ce cas. » Le double champion olympique sera-t-il entendu par l’UCI ?