Dopage: Ces faits troublants dans le peloton

Le dopage serait-il de retour dans le cyclisme ? Pour de nombreux observateurs, le doute est permis au vu des performances hallucinantes de Tadej Pogacar tout au long de l’année. Le dernier Tour de France a donné lieu à une avalanche de records dans les ascensions et en cet automne le Slovène a enchaîné les (très longues) chevauchées en solitaire, comme aux Championnats du monde ou sur le Tour de Lombardie.

Dopage classique, dopage mécanique et même dopage génétique: les accusations, sans le moindre début de preuve, vont bon train. Mais pour la cellule investigation de Radio France, il est clair que tout le peloton ou presque est dans une zone grise. « La faute à la prise de cocktails médicamenteux. Il s’agirait certes de produits autorisés, mais qui combinés et pris en grande quantités, « pourraient améliorer les performances et fausser la compétition. »

Des médicaments autorisés mais…

« Dans cette zone grise, il y a notamment ce que les coureurs appellent la bomba. C’est un mélange de Voltarène, de paracétamol et de caféine », a ainsi confié la journaliste Géraldine Hallot, évoquant aussi une « Magic Box » une boîte magique mise à disposition des coureurs le matin des courses avec « caféine en comprimés, paracétamol, théophylline, un stimulant respiratoire, et thiocolchicoside, un anti-inflammatoire et un analgésique ».

Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux de tenus l’an dernier par l’ancien coureur Christophe Bassons, selon lequel, chaque coureur ingérait quotidiennement entre 20 et 30 comprimés. Mais comme le rappelle Géraldine Hallot, le peloton a recours à d’autres produits au premier rang desquels les cétones, qui seraient utilisées par toutes les équipes ou presque, ou le monoxyde de carbone, utilisés sur le Tour de France par Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.

« Avec le monoxyde de carbone, on peut déclencher une hypoxie, un manque d’oxygène dans le sang, et donc une stimulation de production d’EPO et donc de globules rouges. On est dans une zone plus que limite », a expliqué la journaliste de Radio France, évoquant également le dopage génétique : « Il s’agirait de modifier son patrimoine génétique en ajoutant un gène supplémentaire d’EPO ou d’hormone de croissance et on stimulerait ainsi leur production. »