Bernard Hinault lâche ses vérités sur Tadej Pogacar

Bernard Hinault ne s’en cache pas, il est un grand de Tadej Pogacar. Et celui qu’on surnommait le « Blaireau » l’a une nouvelle clamé. Invité à se prononcer sur la possibilité de voir le nouveau champion du monde aux 25 victoires cette saison dépasser la légende Eddy Merckx, le quintuple vainqueur du Tour de France a affirmé que c’était envisageable, mais qu’avant, il devra le dépasser.

« S’il continue comme ça et qu’il n’est pas perturbé par des blessures, Pogacar a les moyens de faire mieux qu’Eddy (Merckx) », a estimé Bernard Hinault, qui ajouté sourire aux lèvres dans les colonnes du Quotidien du Sport: « Mais d’abord il va falloir qu’il fasse mieux que moi ! »

Hinault sur Pogacar: « On se retrouve tous un peu dans ce personnage qui fait tant de bien au cyclisme »

Toutefois, Hinault n’aime top le jeu des comparaisons entre les différentes époques, « car ce n’était ni le même matériel, ni les mêmes courses, ni le même peloton qui est devenu mondial quand il n’était qu’Européen à notre époque. Les conditions de vie et d’entraînement n’avaient rien à voir. Dans ces conditions, comment voulez-vous comparer, c’est impossible. Merckx aurait-il été meilleur que Pogacar aujourd’hui ? Aurait-il été aussi dominateur ? Comme on ne le saura jamais, ça ne sert à rien de se poser la question ! La seule chose qu’on peut leur reconnaitre à tous les deux, c’est leur volonté de gagner et le plaisir d’être sur un vélo. J’étais aussi animé par le même état d’esprit ; le plaisir par la victoire, le plaisir de dominer ! Parvenir à lâcher les autres coureurs, c’était le pied. Bien davantage que de se dire qu’on marquait notre temps. »

Malgré les suspicions de dopage qui entourent les performances stratosphériques de Pogacar, Hinault reste un grand fan du coureur de 26 ans. « A nous les anciens, Pogi nous fait rêver parce que, contrairement à nous, et c’est aussi ce qui le distingue un peu de Merckx, a-t-il analysé. Il est capable de gagner sur tous les terrains, en montagne, en c-l-m, dans les sprints… On se retrouve tous un peu dans ce personnage qui fait tant de bien au cyclisme parce qu’il dégage du bonheur, de la joie. Il incarne un cyclisme moderne et sympa, agréable à regarder. On sent qu’il est heureux sur un vélo, il a souvent le sourire. »