Certes le PSG s’est montré ultra dominateur dimanche soir au Vélodrome lors des 20 premières minutes de jeu, trouvant rapidement la faille par Joao Neves (7e). L’expulsion prématurée d’Amine Harit pour une semelle sur Marquinhos a néanmoins gâché le choc tant attendu, plombant de facto une équipe phocéenne déjà malmenée et incapable dès lors de réagir.
Après coup, M. Letexier, l’arbitre de la rencontre, a justifié ce carton rouge, précisant que l’intentionnalité ou non de la faute ne changeait rien au jugement à appliquer. « Je vois Amine Harit arriver avec la jambe tendue en direction du torse de son adversaire. C’est le premier élément que je distingue à vitesse réelle. Dès le départ, j’ai le sentiment que ce geste met en danger l’intégrité physique de son adversaire. Je prends malgré tout le temps de la réflexion. Très rapidement, Marquinhos enlève son tee-shirt et je vois la trace des crampons au niveau du sternum. Ces deux éléments, à la fois ce que j’ai perçu à vitesse réelle et les conséquences du geste, qui me décident à exclure monsieur Harit. »
Marquinhos épinglé
Pourtant au vu des mêmes images et de la fameuse trace sur le torse du défenseur brésilien, nombreux sont les observateurs à ne comprendre la sanction. « La dangerosité, elle est quand même limitée parce que la semelle ne va pas vers le torse. C’est vraiment Marquinhos qui arrive et il a le côté de la chaussure d’Amine Harit. Le pied est haut, c’est sûr, mais on voit le regard dès le départ, il ne voit pas du tout, Marquinhos l’a dit, de manière assez honnête je pense, le carton rouge est vraiment très, très sévère », dixit Benoît Cheyrou, consultant pour le diffuseur DAZN.
Même avis de la part de Johann Micoud sur le plateau de la chaîne L’Equipe. « Moi, j’en veux à Marquinhos parce que franchement on a joué au foot et sur l’action, il n’a pas mal Marquinhos, il a dû prendre un coup de crampon, ça a dû lui écorcher un petit peu la poitrine, le torse. Mais il est resté cinq minutes au sol ! J’avais l’impression qu’il avait vraiment mis un impact fort sur les côtes. Et j’avais peur pour lui alors que quand tu vois le ralenti, il n’y a presque rien. Alors un jaune, je veux bien, mais quand monsieur Letexier met un rouge aussi rapidement… Cette action-là te tue le match. »
« Une décision extrêmement sévère »
« C’est incompréhensible, s’indigne pour sa part Daniel Riolo sur les ondes de RMC. Ça fout en l’air un spectacle, ça fout en l’air un match pour une application stricte et bête du règlement. C’est exaspérant, on le voit trop souvent. Il n’y a pas de dialogue. Je comprends, c’est un jeu dangereux, toutes les explications on va dire scientifiques, je vais les entendre et je peux les comprendre, mais ce n’est pas ce que demande le jeu. »
Le verdict médiatique globalement unanime, M. Letexier s’est ensuite heurté au jugement de ses propres confrères. « Je trouve cette décision extrêmement sévère. Pour un rouge d’entrée de jeu, il faut que ce soit incontestable et incontesté. Ce n’est pas une agression caractérisée, on sent que le joueur veut jouer le ballon », souffle dans L’Equipe l’ancien officiel Bruno Derrien. Une vision partagée par Saïd Enjimi: « L’objectif du VAR est au moins de demander à l’arbitre de se déplacer, voir les images s’il y a un doute. Ça aurait été bien de se déplacer, au moins pour la forme, cela aurait légitimé sa décision. C’est le très haut niveau, on ne retient que ça, un ou deux détails par match. Quand vous passez au travers de la phase de jeu principale d’un match, vous vous ratez. »