Criblé de dettes, l’OL au bord du gouffre

L’exercice 2023-2024 a livré son verdict. Et pour l’OL, les comptes ne sont pas bons. Certes, la perte nette enregistrée est moindre par rapport à la saison passée. En juin dernier, un déficit de 25,7 millions d’euros a été admis, contre 99 millions un an plus tôt. Mais pour parvenir à un tel résultat, Eagle Football Group a pu s’appuyer notamment sur l’écot illusoire de CVC Capital Partners et sur la cession d’actifs à fort potentiel.

A l’échelle de la holding aux commandes des Gones, le plus préoccupant demeure la charge de la dette financière, passée en l’espace d’un an de 458,4 à 505,1 millions d’euros. La conséquence directe d’un refinancement opéré en décembre 2023. En résumé, les charges structurelles du groupe dirigé par John Textor aujourd’hui sont pharaoniques et disproportionnées ; le poids de la dette et des divers frais financiers précipitant lentement mais sûrement les clubs de la galaxie Eagle dans l’abîme.

Au-delà d’un plan social d’ores et déjà engagé et concernant quelque 90 salariés, l’OL mise sur différents leviers pour tenter de redresser la barre. Sont notamment prévus « des apports de 75 M€ d’ici fin décembre 2024 sous la forme de capitaux propres et/ou de produits de cessions de joueurs détenus par des clubs du groupe d’Eagle Football Holdings (y compris au sein des clubs de Botafogo ou de Molenbeek, ndlr) ». Mais aussi « l’apport d’un montant maximum de 100 M€ en début d’année 2025 de la part d’Eagle Football Holdings », via l’entrée du groupe à la bourse de New York essentiellement, ainsi que la « réalisation de cessions de joueurs lors du mercato de janvier 2025 ».

Aucune certification possible à ce jour

Des paris plus que des acquis à cette heure, pour deux impératifs ainsi martelés: la mise en place d’un « plan de rationalisation des charges d’exploitation » et l’adoption d’un nouveau « plan de capitalisation ». Oui mais voilà, toutes ces perspectives laissent perplexes les commissaires aux comptes chargés de certifier ce projet financier louable. « Bien que le Groupe estime qu’il est probable que tout, ou partie de ces opérations de refinancement, soit mené à son terme, tout retard important ou toute non-réalisation de ces flux de trésorerie pourrait remettre en cause le principe de continuité d’exploitation de la société et de ses filiales », note Eagle en toute transparence.

« Les commissaires aux comptes du groupe envisagent d’émettre une impossibilité de certifier sur les comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group. Ils ont estimé que les travaux d’audit menés sur les hypothèses structurantes de la continuité d’exploitation ne leur ont pas permis de recueillir les éléments probants suffisants pour se prononcer sur le caractère raisonnable des différentes hypothèses, ni en conséquence sur le bien-fondé du principe de continuité d’exploitation retenu pour l’arrêté des comptes sociaux et consolidés d’Eagle Football Group. » Autrement dit, John Textor n’a aucune garantie à offrir à ce jour quant à sa capacité de maintenir à flot le vaisseau OL – entre autres. Inquiétant, forcément.