Léon Marchand est l’un des meilleurs nageurs de la planète, et il est encore plus fort quand il ne nage pas. Que veut on dire par là ? Que le quadruple champion olympique, nageur extrêmement polyvalent, excelle dans l’exercice de la coulée. Au départ, ou après chaque virage, le Toulousain fait (presque) tout le temps la différence sur ses rivaux.
En compétition internationale, ces coulées sont limitées à 15 mètres, et elles sont plus importantes en petit bassin (25 mètres) qu’en bassin olympique (50 mètres). Mais en Interclubs, il n’y a visiblement pas de limite. Et Léon Marchand a montré de quoi il était capable au départ de son 200 mètres brasse à Montauban.
Léon Marchand, pratiquement tout le bassin sous l’eau
Sur sa première coulée, le prodige français a parcouru environ 22 mètres sous l’eau, le double de ses concurrents. Il n’a ainsi eu besoin que de faire deux mouvements de brasse, après ses ondulations, pour atteindre le premier virage. Sans nager, ou presque, il était déjà en tête. Et ses coulées lui permettent de garder de l’énergie sur la fin de course. A Montauban, Léon Marchand s’est ainsi imposé avec 11 secondes d’avance, sans forcer son talent, puisqu’il a terminé à environ 4 secondes de son record de France.
« Je ne pense pas avoir les meilleures coulées en termes de vitesse pure, confiait Léon Marchand à L’Equipe après la Coupe du monde en petit bassin. Je pense qu’un sprinteur, comme l’Australien (Cameron) McEvoy ou « Flo » (Manaudou) seraient plus rapides que moi sur une coulée de 15 mètres. En revanche, je vais pouvoir les répéter sur de longues distances, ce qui est assez rare. Tous les jours, je les bosse à l’entraînement. De manière instinctive, sans même y réfléchir. Je me concentre sur mes sept ondulations, que ce soit en petit ou grand bain, sur 4 000 ou 8 000 mètres. Et même quand les séries sont très difficiles. Je préfère me concentrer sur les coulées que sur autre chose. »