La natation est un sport qui peut apparaître ingrat. Conséquence des séances d’entraînement interminables. De nombreux nageurs ont d’ailleurs confié leur détestation de la natation. Contraint de s’entraîner trois à quatre heures par jour, Léon Marchand aime toujours son sport qui l’a consacré roi, mais goûte peu certaines implications de ces séances à rallonge. Notamment celles concernant la nourriture.
« Je fais cinq repas. C’est chiant parce que t’as pas faim, mais tu dois manger. On te le dit aux États-Unis quand tu arrives, et c’est pour ça que c’est tous des golgoths là-bas. En université, on te force à manger, a-t-il ainsi raconté lors de son passage chez le Youtubeur Squeezie. Moi, j’ai entraînement le matin à 6h, et à 5h t’as pas envie de manger mais je suis obligé de manger. Donc je prends des flocons d’avoine avant l’entraînement, après je m’entraîne, après je remange, je fais une sieste, je vais en cours, après je remange… C’est cinq fois par jour, c’est pas facile. »
« C’est terrifiant », pour Léon Marchand
Et de l’aveu même du nageur toulousain, c’est d’autant moins facile aux Etats-Unis où l’offre en terme de nourriture n’est pas forcément très variée. « C’est compliqué en tant que sportif. C’est même terrifiant parce que nous, c’est notre carburant. Donc si tu commences à manger des frites et un McDo avant d’aller t’entraîner, tu n’auras pas les mêmes performances que si tu manges des pâtes et du poulet. Et en fait, aux États-Unis, c’est difficile de trouver des ingrédients sains, a-t-il soufflé. Tout est sucré, tout est plus gras, tout est frit. Je me rappelle que la première année, j’étais à la cantine avec les étudiants normaux, c’était hyper dur. Je n’avais pas de cuisine, rien. En fait, t’as pas trop le choix donc tu manges tes frites et ton sandwich. Mais c’est dur pour les sportifs de haut niveau. »
Léon Marchand a d’ailleurs rapidement pris la décision de s’adjoindre les services d’un chef cuisinier à domicile. Le même qu’un certain Chris Paul, le meneur NBA, alors aux Suns. « J’avais pris un chef pendant les mois difficiles où je m’entraînais vraiment fort. C’est un confort incroyable. Mon chef, c’était le mec qui s’occupait de Chris Paul en NBA, qui était aux Suns à l’époque quand j’étais aussi à Phoenix. Il m’a fait un peu le même menu que Chris Paul pendant la première semaine, pour tester. Il m’avait donné des repas pour toute la semaine. Mais en fait, au bout de deux jours et demi, j’avais tout fini, a-t-il expliqué. On brûle tellement qu’il nous faut beaucoup de féculents, beaucoup de protéines bien plus qu’un basketteur. Eux, ils ont besoin d’être légers, d’être affûtés. Nous, en période de charge, il faut qu’on mange. »