Bernard Hinault fêtait ce jeudi son 70e anniversaire. Et en juillet prochain, ce sont les 40 ans de son dernier sacre sur le Tour de France qui seront célébrés. Un anniversaire douloureux pour le cyclisme français puisque le coureur breton demeure toujours le dernier coureur tricolore à avoir remporté la Grande Boucle. « Quarante ans, ça commence à faire long, j’aimerais connaître mon successeur avant de disparaître », a-t-il confié auprès de L’Equipe.
De l’aveu du quintuple vainqueur du Tour de France, cette disette des Bleus lui vaut d’ailleurs une place particulière dans le cœur des Français. « Ça ne m’a jamais dérangé de me répéter, de raconter mes victoires, mes courses, c’est bien aussi de pouvoir faire rêver les gens. Je sens parfois qu’il y a un manque en France, il y a bien eu Julian (Alaphilippe), et avant lui (Laurent) Jalabert et (Richard) Virenque mais ça remonte à loin déjà », a-t-il confié.
Bernard Hinault injuste avec Thomas Voeckler
Bernard Hinault est rarement tendre avec les coureurs français, leur reprochant leur manque de professionnalisme ou d’ambitions. Ces reproches peuvent paraître injustes au vu du lourd passé du cyclisme et notamment du dopage qui avait court dans les années 2000. « Peut-être, mais je ne voulais pas mentir car je ne sais pas dire le contraire de ce que je pense », a-t-il soufflé à ce sujet, reconnaissant néanmoins avoir été sévère avec Thomas Voeckler..
« Avec certains je parlais cash, comme avec Thomas Voeckler à qui je n’hésitais pas à dire qu’il était un petit moteur mais qu’il compensait par son grand professionnalisme. C’était dur en effet », a-t-il confié, évoquant également le cas Sylvain Chavanel : « Quand Sylvain Chavanel a pris le maillot jaune sur le Tour de France (en 2010), je me rappelle ce qu’il m’avait dit sur le podium : « Le travail, ça paie. » Ça m’a fait mal au coeur mais je lui ai répondu qu’il avait perdu trop de temps, qu’il aurait pu avoir un autre palmarès s’il avait vraiment bossé comme il faut dès le début de sa carrière. »
Ancien espoir du cyclisme français, Charly Mottet se montre à cet effet bien sévère avec le Vendéen et toute sa génération. « Je pense qu’on peut dire effectivement que la génération Voeckler, celle qui a suivi la nôtre, immédiatement après Hinault et Fignon, a été sacrifiée », a-t-il ainsi confié l’hiver dernier.