Mais comment Juan Martin del Potro va-t-il être en mesure de disputer un match, même si ce n’est qu’une simple exhibition, ce dimanche contre Novak Djokovic à Buenos Aires ? Le tennisman argentin de 36 ans va définitivement tourner la page de sa carrière à l’occasion de cette rencontre, même s’il n’a, dans les faits, plus joué un match de tennis depuis février 2022 et plus gagné depuis juin 2019. A en croire son incroyable témoignage, via une vidéo de onze minutes publiée sur ses réseaux sociaux, le vainqueur de l’US Open 2009 vit un calvaire physique et psychologique. Déjà opéré plusieurs fois au niveau des poignets et des genoux durant sa carrière, l’ancien n°3 mondial souffre encore plus depuis qu’il a arrêté le tennis. « Je suis piégé dans un corps qui ne répond pas », commence-t-il.
Avant de détailler sa situation médicale, qui fait froid dans le dos : « Je suis resté deux mois en Suisse, dans un village près de Bâle, pour ma rééducation, mais ça n’a pas marché. Au bout de deux mois et demi, j’ai eu ma sixième opération. Je suis retourné aux États-Unis, j’ai eu plus de cent injections, des infiltrations partout, dans une hanche, une jambe, le dos… Ce sont des souffrances quotidiennes. C’est ma vie depuis mon dernier match. (…) Je n’ai pas couru depuis que j’ai 31 ans, je suis incapable de monter les escaliers, j’ai mal lorsque je conduis, mal lorsque je vais me coucher, je ne peux pas taper dans un ballon, je n’ai jamais pu rejouer correctement au tennis. C’est un cauchemar sans fin. J’espère qu’un jour ça s’arrêtera. J’ai envie de vivre sans douleur. »
Une dizaine de pilules chaque matin
Juan Martin del Potro se pose la question de se faire poser une prothèse, même si certains médecins estiment qu’il est encore trop jeune. En attendant, chaque matin, l’ancien tennisman doit prendre six ou sept pilules, un anti-inflammatoire, un antidouleur et une autre pour l’anxiété, décompte-il.
« La douleur émotionnelle surpasse les douleurs physiques. Je me sentais fort à l’époque face à ces obstacles, mais j’ai compris que je ne le suis pas tant que ça… Ce n’est pas la vie dont je voulais. C’est terrible. Par moments, je n’ai plus de force. Je ne suis pas indestructible. Je joue souvent un rôle alors que je me sens mal », conclut Del Potro, donc la situation ne peut attirer que de la compassion. L’Argentin vit visiblement une terrible retraite.