Le dossier n’est pas sans rappeler celui de cétones. L’Union Cycliste Internationale (UCI) a beau avoir recommandé dès 2019 de ne pas y avoir recours, elles continuent de circuler dans le peloton. A tel point que la plupart des coureurs des équipes françaises, longtemps vent debout contre ce produit, les utilisent désormais comme les équipes des cadors. La faute à l’Agence Mondiale Antidopage qui s’est pour l’heure toujours refusée à prononcer leur interdiction, faute d’un consensus sur leurs effets néfastes.
Cette semaine, l’UCI ne s’en est pas moins prononcée lors de son séminaire contre le recours au monoxyde de carbone, utilisé par certaines formations au premier rang desquelles la Team UAE-Emirates et Visma-Lease a Bike, les équipes de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. « Les participants au séminaire ont également été informés des connaissances actuelles sur les effets de l’inhalation répétée de monoxyde de carbone (CO) sur la performance. L’UCI demande clairement aux équipes et aux coureurs de ne pas recourir à l’inhalation répétée de CO », a-t-elle ainsi fait savoir.
« Seul l’usage médical d’une seule inhalation de CO dans un environnement médical contrôlé pourrait être acceptable. L’UCI demande également officiellement à l’Agence mondiale antidopage (AMA) de prendre position sur l’utilisation de cette méthode par les athlètes », a-t-elle poursuivi. Et la réponse de l’AMA ne s’est pas fait attendre, l’Agence refusant de se prononcer sur cette pratique sujette à controverse depuis cet été et les révélations par le site spécialisé Escape collective sur l’utilisation du monoxyde de carbone par trois formations du Tour, Israël-Premier Tech, UAE Emirates et Visma-Lease a Bike.
« L’exposition au monoxyde de carbone a été évoquée à plusieurs reprises par le groupe consultatif d’experts de la liste des substances interdites de l’AMA », a fait savoir l’AMA, ajoutant : « Il n’existe pas de consensus général sur la question de savoir si le CO peut avoir un effet d’amélioration des performances, et aucune donnée suffisamment solide ne vient étayer cette proposition. » De qui laisser le champ libre aux équipes même si Jonas Vingegaard a d’ores et déjà annoncé qu’il ne l’utiliserait plus « si l’UCI l’interdit ».