Bixente Lozarazu fêtera sans doute son 55e anniversaire sur son vélo ou dans le dojo qu’il a édifié sur sa propriété. Un dojo aux allures de salle de tortures pour ses invités. L’ancien défenseur tricolore n’a en effet jamais cessé de faire du sport et multiplie au contraire les activités au gré des saisons. Ski, surf, cyclisme, plongée sous-marine, jiu-jitsu brésilien…: telles sont quelques-unes de pratiques auxquelles il s’adonne quotidiennement.
Bixente Lizarazu a en revanche arrêté le football si ce n’est à l’occasion de matches caritatifs avec d’anciens coéquipiers. Le football ne peut en effet être un loisir pour celui qui a évolué près de deux décennies au plus haut niveau, de ses débuts à Bordeaux à 18 ans au Bayern Munich, où il revint terminer sa carrière 18 ans plus tard. A cet effet, le Basque a pris une décision radicale alors qu’il multipliait déjà les sports, peu de temps après sa retraite: « arrêter toute forme de compétition ».
« Si j’avais continué… »
« Gagner requiert un engagement extrême et abîme. Si j’avais continué, mon corps aurait réellement fini par le payer, explique-t-il dans son livre Vivre de sports pour rester en forme, sorti au printemps dernier. Il était temps. C’était un investissement sur le long terme: ne pas cramer mon corps afin qu’il puisse continuer à me porter le plus longtemps possible. »
A 55 ans, Bixente Lizarazu ne sent guère le poids des années. « Vieillir, je déteste ce verbe. J’évite le plus possible de prononcer, par aversion comme par superstition. C’est plus doux et poétique de dire « le temps qui passe », confie-t-il à ce sujet, ajoutant néanmoins: « Évidemment, je ne me voile pas la face et j’y pense. Mais j’essaie toujours de positiver. Me dire que j’ai 54 ans, que je suis en pleine forme, que je suis revenu de trois opérations sans problème, que je n’ai jamais été aussi complet dans la maitrise technique de plusieurs sports et que je suis assez curieux pour rebondir et me réinventer avec le temps ou en cas de pépin. »