L’Océan Indien n’en finit plus de mettre les participants du Vendée Globe à rude épreuve. Nouvelle illustration avec la série d’avaries qui a frappé Tanguy Le Turquais à la barre de Lazare. « J’ai éclaté ma mule du coup j’utilisais mon J2 pour remplacer cette voile. Mais j’ai une petite déchirure dans le J2, sur la chute, qui me gâche la vie », a-t-il ainsi confié, mardi.
« Si elle grandit, elle peut faire beaucoup de mal au J2. Or le J2 est une voile que je ne peux pas descendre, elle est sur le cap structurel du grément, a-t-il expliqué. Je ne peux affaler la voile, réparer et renvoyer malheureusement. Donc il va falloir que je monte dans le mât, que je monte le long du J2 pour aller réparer, un peu comme ce que j’ai fait dans l’Atlantique sur mon J1 au début »
« J’en ai chié »
Mais les conditions de mer dans l’Océan Indien sont autrement plus agitées. De quoi rendre périlleuse l’opération, pourtant impérieuse. « D’un côté j’ai besoin de cette voile pour les 48 prochaines heures parce qu’il y a trop de vent, et de l’autre je ne peux pas monter car il y a trop de mer… Je suis un peu bloqué, dans l’impasse actuellement… », a-t-il soufflé, dépité, refusant néanmoins de se laisser abattre : « C’est comme au Sudoku : au niveau 15, même quand tu ne vois pas la solution, tu sais qu’elle existe. Elle est quelque part, mais pour l’instant je ne sais pas encore où… »
La solution est finalement venue d’une accalmie, qui lui a permis d’intervenir sans devoir attendre les Kerguelen, où il comptait initialement se mettre à l’abri. Une houle de 2 à 3 mètres a néanmoins rendu l’opération compliquée. « J’en ai chié, a-t-il lancé dans une vidéo. J’ai réussi à coller un patch mais ce n’est pas très bien fait. J’espère que j’aurai pas à remonter. Avec la mer, c’était dur là-haut. J’espère vraiment que ça va tenir ! » Mais le natif d’Istres ne se faisait pas d’illusion et si cette réparation devrait être suffisante pour le vent portant, il devra sans nul doute remonter dans son mât pour refaire sa réparation au vent de près.