Thierry Neuville est un champion du monde inquiet. Au-delà d’officialiser une nouvelle révision du barème des points en WRC, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) a levé le voile cette semaine sur l’avenir d’une discipline en perte de vitesse. Afin d’attirer de nouveaux constructeurs, cette dernière a présenté une réglementation technique visant à réduire drastiquement les coûts tout en ouvrant un éventail de possibilités d’un point de vue du moteur ou de la carrosserie.
Dans les faits, le futures voitures de la catégorie-reine des rallyes devraient voir leur niveau de performances se rapprocher des actuelles Rally2. Interrogé par le magazine britannique Autosport en marge du rallye organisé à Monza le week-end dernier, Thierry Neuville a confié ne pas voir que du positif dans cette tentative de relance du WRC. « La base de ce qu’ils veulent créer est intéressante, mais je suis vraiment inquiet de voir des voitures de Rally2 devenir les nouvelles voitures de Rally1 », a ainsi affirmé le pilote belge. Le natif de Saint-Vith s’inquiète surtout du développement de la discipline au niveau national, qui se fait essentiellement via les voitures de la catégorie intermédiaire.
Neuville : « La proposition est intéressante »
« Il y aura des voitures de Rally2 qui iront plus vite que les nouvelles voitures de Rally1, a-t-il répété. Lorsque l’on part en deuxième ou troisième position sur la route et que les autres partent en 45eme position, un pilote privé ira plus vite qu’un pilote officiel. » Frustré de voir la FIA ne pas prendre en compte les commentaires des principaux acteurs du championnat, Thierry Neuville a expliqué pourquoi cette nouvelle réglementation ne fait pas l’unanimité dans leurs rangs. « Nous ne sommes pas satisfaits car nous avons proposé d’avoir un pilote dans le groupe de travail technique, mais ils n’ont jamais accepté, a résumé le nouveau champion du monde. Je pense que nous avons aussi beaucoup d’éléments intéressants à apporter, mais ils n’en ont pas voulu. C’est pourquoi nous avons voté contre, mais la proposition est intéressante. »
Alors que le WRC va laisser de côté le système hybride unique en vigueur depuis 2022 et que seuls trois constructeurs seront engagés jusqu’au terme du cycle réglementaire actuel fin 2026, le futur de la discipline reste très flou et dépendra de l’intérêt de potentiels nouveaux entrants. La possibilité d’adopter une motorisation électrique pourrait ouvrir des portes.