Shiffrin loin d’un retour à la compétition

Lindsey Vonn face à Mikaela Shiffrin. Voir deux des plus grandes légendes du ski féminin être opposées ce week-end à St-Moritz à l’occasion de deux Super-G aurait été à coup sûr un grand moment. Mais si la skieuse de 40 ans, retraitée depuis 2019, sera bien présente en Suisse, ce ne sera pas le cas de sa cadette, contrainte de rester chez elle, dans le Colorado, après avoir dû subir une opération suite à sa lourde chute sur la piste de Killington le 30 novembre. Dans une interview à Ski Racing, la skieuse de 29 ans a évoqué cette opération, due à une plaie plus profonde que ne l’avaient imaginé les médecins au départ.

« C’est une plaie perforante profonde avec un traumatisme musculaire sévère. J’ai été vraiment chanceuse parce que c’était probablement à un millimètre de mon colon, raconte la septuple championne du monde. L’aspiration n’a juste pas pu assez drainer le fluide hors de mon corps afin qu’il puisse guérir. C’est à cet endroit que la chirurgie s’est imposée. On a découvert une poche de fluide qui n’avait pas été atteinte par l’aspiration. Nous essayions d’éviter l’opération parce que ça signifiait qu’il fallait ouvrir plus la zone, ce qui cause un peu plus de dégâts. Mais en fin de compte, c’était probablement la meilleure option de nettoyer la plaie et de comprendre ce qui se passait. Mon muscle abdominal oblique a été réattaché à mon os coxal (os du bassin, ndlr). Il y avait une couche qui était déchirée. »

Shiffrin : « C’est dur de savoir si le muscle va tenir »

Quant à son retour à la compétition, Mikaela Shiffrin ne l’imagine pas avant « plusieurs semaines » au minimum. « Je pense que si tout s’était passé parfaitement et qu’on avait pu tout drainer tout de suite, nous étions assez sûrs de reprendre la saison. Ça dépend juste de la manière dont je progresse dans les prochaines semaines et les prochains mois, explique-t-elle. Ce n’est pas une blessure commune dans notre sport. On peut s’intéresser aux déchirures des abdominaux dans le baseball, le hockey ou dans d’autres sports, mais le ski, c’est différent. Quand on pense à la pression générée par un virage en géant ou en slalom ou en Super-G, c’est dur de savoir si le muscle va tenir. On se donne quelques semaines pour voir. Nous aurons une vision plus claire chaque jour de comment ça va marcher. » Son compteur de victoires en Coupe du Monde reste donc bloqué à 99 et le duel tant attendu face à Vonn attendra encore un peu.