Les 32e de finale de la Coupe de France, disputés ce week-end, ont réservé leur lot de surprises. Trois clubs de Ligue 1 ont ainsi pris la porte dès leur entrée en lice dans la compétition, contre des équipes d’un niveau inférieur: Le Havre et Montpellier ont buté respectivement sur le Stade Briochin (0-1) et Le Puy-en-Velay (0-4), pensionnaires de National 2, tandis qu’Auxerre s’est incliné à domicile contre Dunkerque (0-1), troisième de Ligue 2.
Nantes, de son côté, a évité le piège tendu par Drancy. Mais si les Canaris, futurs adversaires de Brest en seizièmes, l’ont emporté avec la manière (4-0), grâce notamment à un doublé de Matthis Abline, ils n’ont pas brillé par leur attitude. Le FCN a effectivement gardé sa part de recette, au grand regret de la formation de National 3. « On va faire un virement aux Nantais de 13 000 euros alors que le club a un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros », déplore le président de la JAD dans Le Parisien.
Nantes, « la honte du football français ! »
« Pour nous, le déplacement au stade Bauer (à Saint-Ouen-sur-Seine) et toutes les dépenses occasionnées vont nous faire un trou de 40 000 euros, poursuit Alain Melaye. On va sans doute devoir payer un grand filet de protection au gestionnaire du Red Star car les Ultras Nantais l’ont brûlé après la rencontre. » De quoi faire enrager également la maire de Drancy qui, sur Facebook, s’est indignée face au comportement des dirigeants nantais.
« La direction du FC Nantes: la honte du football français !, tonne Aude Lagarde. La tradition de la Coupe de France veut que le club professionnel fasse don de sa part de la recette du match au club amateur. Mais la famille Kita, propriétaire de Nantes, a décidé de réclamer immédiatement ses 13 000 euros à la Jeanne d’Arc de Drancy. À simple titre de comparaison, le joueur le mieux payé du club Nantais perçoit la bagatelle de 200 000 € mensuels. »
« La décision injuste de priver notre club de jouer au stade Charles Sage était motivée par la dangerosité des supporters nantais, ajoute l’élue. Elle a contraint la JAD à débourser des dizaines de milliers d’euros pour que le match puisse au moins se tenir dans le département. À cette facture déjà salée s’ajoutera celle de la remise en état du stade Bauer, dégradé hier soir (samedi, ndlr) par quelques abrutis du parcage nantais qui y ont mis le feu. »
Franck Kita répond à Drancy
« La FFF ne peut rester silencieuse face à cette situation inacceptable, enchaîne-t-elle. Pour éviter l’enlisement financier de notre club et l’aider à faire face, nous ferons voter un soutien financier exceptionnel lors du prochain conseil municipal. J’appelle l’ensemble des institutionnels, partenaires et amoureux du club drancéen à en faire de même. » Pointé du doigt, le directeur général des Canaris, Franck Kita, a réagi aux propos tenus dans le camp adverse.
« Nous avions décidé qu’on ôterait nos frais de déplacement, bus et hôtel, de notre part de recette, répond-il dans Le Parisien. Et s’il y avait eu un reliquat sur cette part, nous l’aurions laissé au club. Mais cette part ne payait même pas la moitié de nos frais. Aussi, personne n’est venu nous voir ou se présenter comme dirigeant de Drancy. J’étais pourtant au bord de la pelouse pendant tout l’échauffement. Nous n’avons été invités dans aucun salon et nous sommes allés nous asseoir au milieu des tribunes. »