L’année dernière, Nacer Bouhanni prenait sa retraite à 33 ans, suite à une violente chute sur le Tour de Turquie où il a bien failli devenir tétraplégique. Invité de l’émission RMC Sport Club, l’ex-champion de France est revenu sur cet incident tragique. « C’était un endroit où c’était nerveux dans le peloton, tout le monde nous disait qu’il fallait remonter parce qu’il y avait un gros risque de bordure. Je devais être dans les dix ou quinze premiers à ce moment-là et à la relance on devait être à 60km/h je pense. Malheureusement j’ai heurté une personne qui traversait la route. J’ai tapé la tête la première contre sa tête. On a fait un tête à tête j’ai vu tout de suite que c’était grave. J’arrivais plus à tenir ma tête, je tenais ma tête avec mes bras donc j’ai vu tout de suite que c’était une douleur que je connaissais pas. »
Déplorant le mauvais traitement reçu sur place de la part des secours ainsi que son calvaire, les malheurs de Nacer Bouhanni n’ont fait que commencer. « Par la suite je suis resté trois mois en inactivité. J’ai eu un corset au niveau du cou pendant trois mois et je pouvais faire aucun sport donc c’était compliqué en pleine saison cycliste au mois de mai de rester trois mois sans rien faire. J’avais plus du tout la même assurance sur le vélo quand j’avais repris, quand on est sprinteur on fait un métier à risque on le sait quand on fait du sport à haut niveau. Mais justement je n’arrivais plus du tout à prendre les risques que je pouvais prendre parfois dans le passé. Frotter dans le final ça m’était devenu très compliqué. »
Bouhanni: « J’avais 32 ans je ne me voyais pas arrêter ma carrière »
Ces conséquences dramatiques ont incité l’ancien coureur d’Arkéa-Samsic à porter plainte contre les organisateurs du Tour de Turquie et réclamer plusieurs millions d’euros en guise de dédommagement. « C’est ce qui a causé ma fin de carrière tout simplement. A ce moment-là j’avais 32 ans je ne me voyais pas arrêter ma carrière si jeune. J’aurais aimé continuer quelques années. » Son ancienne formation réclame également réparation, arguant qu’elle a été contrainte de verser un salaire conséquent à son coureur sans que celui-ci ne soit en mesure d’exercer sa profession.
Loin du tumulte des courses professionnelles, l’ancien champion de France et multiple vainqueur d’étapes sur le Giro et la Vuelta fait « de la course à pied » et essaie « de faire des sports beaucoup moins dangereux, et pourquoi pas par la suite peut-être du duathlon ».