Les Marseillais ont vécu un terrible ascenseur émotionnel, mardi, face à Lille. Après l’immense joie provoquée par l’égalisation de Luis Enrique au bout du temps additionnel, les Ciel et Blanc ont en effet craqué lors de la séance de tirs au but, les Dogues ayant finalement le dernier mot grâce à deux parades de Vito Mannone, le héros de la soirée.
Le camp marseillais était logiquement abattu. Medhi Benatia, récemment promu au poste de directeur du football, était, lui, en colère. Conséquence de son exclusion par Clément Turpin dans la foulée du but égalisateur. L’ancien défenseur central s’en est expliqué devant les micros à l’issue de la rencontre.
La colère de Medhi Benatia
« Ce soir, ce que je viens de vivre, c’est grave. On marque, je vais voir le quatrième arbitre (Jérémy Stinat) pour lui dire qu’il y avait pénalty (sur Rowe). Au passage, j’enlève mon coach qui est en train de se disputer avec Olivier Létang. Il y a beaucoup de monde à ce moment-là, une quinzaine de personnes. Clément Turpin arrive de 50m, il vient là et ‘paf’ rouge ! Je reviens voir le quatrième arbitre qui me dit que je l’ai menacé avec le doigt », a-t-il ainsi pesté au micro de beIN Sports.
Et le dirigeant marseillais de dénoncer un véritable acharnement contre sa personne. « Je sais que je n’ai pas le droit de parler, je l’ai très bien compris. Je n’ai pas le droit de travailler, je le sais très bien, a-t-il lancé, ajoutant : « Quand on parle, on n’est pas écouté, ce n’est pas grave. Mais là, il y a pénalty. On n’a rien dit sur le moment. Je ne dis rien sur le pénalty mais je vais dire quelque chose de mal à l’arbitre alors qu’on a marqué. Il faut être un imbécile. Le quatrième arbitre me dit ‘vous m’avez menacé avec le doigt’. Ça, c’est carton rouge ? Il n’y a pas de VAR mais il y a faute. Il n’y a pas de VAR, je le comprends. J’ai simplement dit au moment du but de Luis Henrique: ‘dites-lui maintenant que c’est fini qu’il y avait pénalty’. Et il me dit que je l’ai menacé avec le doigt. Moi, je n’ai pas le droit de parler… Pourquoi je n’ai pas le droit de parler ? Pourquoi il y a 25 personnes autour et moi quand je parle, Monsieur Turpin fait 50m et me met le rouge ? Qu’est-ce que j’ai de différent des autres ? Je n’ai pas le droit de défendre mon équipe. »
Medhi Benatia avait été lourdement sanctionné en septembre
Cette exclusion de Medhi Benatia intervient quatre mois seulement après la lourde suspension (six matches dont trois avec sursis) pour sa charge contre l’arbitrage à la mi-temps du choc contre l’Olympique Lyonnais. « Après Lyon, tous les dirigeants de France ont parlé. Qui a été convoqué ? Personne. Je suis le seul, mais je n’ai rien dit. L’arbitre avait le même maillot qu’eux, j’ai tout vu, a-t-il encore asséné. Personne n’a été reçu. Moi, j’ai pris six matchs pour rien. Il n’y a pas d’insulte, de menace mais c’est vrai que c’était déplacé. »
« Je ne vais voir personne, si c’est pour prendre 25 matchs. C’est frustrant, je veux juste travailler. Je ne comprends pas, a-t-il encore regretté. Quand on ne dit rien ça ne va pas, quand on dit quelque chose ça ne va pas non plus. Il faut peut-être que je pose ma démission et que je trouve un autre boulot. Qu’est-ce que j’ai fait pour avoir ce traitement ? Comment faire pour que l’OM soit traité correctement ? »