C’est la belle histoire et la belle surprise de l’Open d’Australie. A 38 ans, et après avoir remporté en début d’année le tournoi d’Auckland, Gaël Monfils s’est qualifié pour les huitièmes de finale du premier Grand Chelem de la saison, en battant le n°4 mondial Taylor Fritz.
Mine de rien, c’est l’un des plus beaux exploits de sa carrière. Ce n’est que la deuxième fois qu’il bat un Top 5 en Grand Chelem, la première fois depuis 2008 et un succès sur David Ferrer à Roland-Garros.
Puisqu’il déjoue les pronostics sur ce tournoi, Gaël Monfils rêve-t-il secrètement d’aller au bout ? La réponse du Parisien a été catégorique, et d’une belle sincérité. « Non. Pour être honnête avec vous, ce n’est même pas un rêve de gagner le tournoi, a-t-il avoué. Mon rêve est d’être vieux, en bonne santé, avec beaucoup d’enfants. Mon rêve est d’avoir une famille incroyable. Le tennis, c’est cool, mais mon rêve est ailleurs. »
On peut donc jouer l’un des meilleurs tennis de sa carrière, et avouer que le tennis est clairement secondaire dans sa vie. Et c’est tout sauf un discours de façade. Monfils aime encore le tennis, la bagarre sur le court, sinon il ne serait plus dans les parages à cet âge. Mais l’important, c’est le bonheur personnel. C’est pour cela qu’après son match contre Fritz, il n’a pas hésité à retourner sur la Margaret Court Arena pour encourager sa femme Elina Svitolina, qui jouait juste après lui.
Monfils, un homme heureux
Clin d’oeil du destin, l’Ukrainienne a elle aussi battu la n°4 mondiale, l’Italienne Jasmine Paolini. Et Monfils l’attendait dans les couloirs à la sortie du court, pour récupérer son sac, en parfait gentleman. C’est clairement le comportement d’un joueur, ou plutôt d’un homme, qui ne pense pas qu’à son tournoi.
Monfils a pourtant des raisons de croire qu’il peut aller plus loin. Son tableau, avec Ben Shelton en huitièmes de finale, et le vainqueur de Tien-Sonego au tour suivant, n’a rien d’insurmontable. Surtout si le Français parvient à maintenir son niveau de jeu.
« S’il peut continuer à jouer comme aujourd’hui (samedi), je pense que ce sera compliqué pour tout le monde de le battre, croit ainsi Taylor Fritz. Je le répète, il a très bien retourné mes services et les siens étaient très bons. Et avec sa seconde balle qui fait si mal, il est juste très dur à jouer. »