La carrière de Yoann Gourcuff aura été faite de quelques hauts et de très nombreux bas. Ce fut notamment le cas chez les Bleus, avec lesquels il a été à son corps défendant l’un des principaux acteurs du fiasco de Knysna. Pour certains, l’ancien Rennais fut ainsi victime en Afrique du Sud des brimades de certains coéquipiers, Franck Ribéry en tête. Des accusations battues en brèche par Alou Diarra, coéquipier de Yoann Gourcuff chez les Girondins et lui aussi présent à la Coupe du monde 2010.
« Ils n’auraient pas osé, a-t-il ainsi confié auprès de L’Equipe. Et s’ils l’avaient harcelé, il y avait assez de joueurs d’expérience pour les en empêcher. Même s’il y a eu la catastrophe de Knysna, le groupe vivait mieux qu’on ne l’imagine. Après, sa belle gueule, son talent et sa popularité naturelle ont pu en froisser certains parce qu’il n’avait pas besoin de faire du cinéma pour être populaire. »
Pour autant, un membre du staff des Bleus a évoqué la jalousie suscitée auprès de certains de ses coéquipiers, notamment en raison de son succès auprès de la gente féminine, compagnes de ses coéquipiers en tête. « Pendant le stage de préparation en Tunisie, Yoann, qui était un des rares joueurs à ne pas être accompagné par sa petite amie, était allongé sur un transat, en maillot de bain, avec des lunettes de soleil. Ce jour-là, je l’ai vu autrement. Les Wags, dont Wahiba, la femme de Ribéry, ont regardé ce brun ténébreux à la gueule d’ange et au corps parfait, avec envie, a raconté un membre du staff. Et ça n’a pas échappé à leurs compagnons. Il véhiculait l’image d’une star, sans en avoir le caractère. »
Yoann Gourcuff traumatisé
Yoann Gourcuff restera forcément affecté par le scandale de Knysna. « Ce qui s’est passé en Afrique du Sud a été d’une grande violence pour lui. Il en est resté profondément marqué », a confié à cet effet Didier Poulmaire, son avocat. Mais pour Raymond Domenech, ce Mondial sud-africain fut révélatrice des manques de Yoann Gourcuff pour faire une carrière à la hauteur des attentes placées en lui.
« Un soir, après le premier match contre l’Uruguay (0-0, le 11 juin 2010), je discute avec lui. Je lui demande : Pourquoi tu ne t’es pas imposé ? C’est toi, le leader. Il me répond un truc symptomatique : »Vous ne m’avez pas protégé. », a expliqué Raymond Domenech. Cette phrase le symbolise. Il lui faut un foyer. Or, le monde du football d’aujourd’hui n’est plus une famille. Chacun joue sa peau et pour soi. Il s’est retrouvé comme un garçon bien élevé dans la jungle. De là à en faire un souffre-douleur, il ne faut pas exagérer. »