C’est un pétage de plomb qui est entré dans l’histoire. Le 25 janvier 1995, soit 30 ans jour pour jour, Éric Cantona a vu sa carrière de footballeur basculer. Alors que son équipe, Manchester United, était accrochée par Crystal Palace (1-1 score final), l’ancien attaquant français a vu rouge après avoir été exclu par l’arbitre de la rencontre, Alan Wilkie.
Copieusement sifflé par le Selhurst Park, Éric Cantona a été pris à partie par un supporter des Eagles au moment de regagner les vestiaires. Ce fan prénommé Mathews Simmons, proche du National Front – parti d’extrême droite anglais – avait crié en direction du natif de Marseille: « e*culé de bâtard de Français ». De quoi faire dégoupiller le « King ».
Éric Cantona a alors asséné un high-kick à Mathews Simmons au niveau de la poitrine. Un coup porté à travers la balustrade de la tribune. L’ex-joueur de l’AJ Auxerre et de l’OM est ensuite revenu à la charge en envoyant des coups de poing au fan anglais. Il a finalement été stoppé dans sa folie par son coéquipier Peter Schmeichel, qui est venu le raccompagner au vestiaire.
« Je regrette de ne pas lui avoir fait plus de mal »
Sans regret, « Canto » déclara quelques années plus tard: « Donner un coup de pied à un fasciste n’est pas quelque chose que l’on fait tous les jours. Je regrette de ne pas lui avoir fait plus de mal. » Mais ce geste a mis un coup d’arrêt à sa carrière, mais pas à sa légende…
Face à la polémique, Manchester United le suspend jusqu’à la fin de la saison 1994-1995. Puis, Cantona est condamné en mars 1995 à deux semaines de prison ferme, avant que la peine soit commuée en 120 heures de travaux d’intérêt général en appel, et suspendu neuf mois par la fédération anglaise. Une semaine avant son pétage de plomb, l’ex-international tricolore venait, sans le savoir, de disputer son dernier match avec l’équipe de France contre les Pays-Bas (victoire 1-0).