Papadakis veut casser les codes

La tournée Art on Ice, qui débutera le 6 février en Suisse avec trois dates au programme, marquera une grande première, historique. Le gala donnera en effet à voir pour la première fois en patinage artistique un duo composée de… deux femmes. Et pas des moindres. Gabriella Papadakis, fraîchement retraitée du tandem qu’elle formait avec Guillaume Cizeron, formera en effet un couple sur la glace le temps de la représentation aux côtés de l’Américaine Madison Hubbell, qui a elle aussi tourné le dos à la compétition.

La Française, amusée à l’idée de révolutionner son sport au moins lors de ces trois dates (« C’est marrant parce que l’on s’est demandé : « Tu veux faire la fille ou le gars ? » On s’échange un peu les rôles… Bon, je ne vais pas mentir : c’est elle qui se tape le porté »), avoue dans ce même esprit qui amène la Fédération canadienne – qui a déjà autorisé les duos féminins à l’échelon national – à désormais parler de « patineur A » et de « patineur B » plutôt que d’ « homme » et de « femme » que cette opportunité de casser les codes et de bousculer l’ordre établi n’est pas pour lui déplaire, considérant notamment que « le pouvoir est biaisé dès le départ et que cela ne peut pas créer quelque chose de très sain ».

Papadakis : « Il n’y a vraiment pas besoin que deux filles soient homosexuelles pour patiner ensemble !

« Il y a quelque chose à faire, avoue Papadakis dans Le Parisien ce mardi. Je n’ai pas l’impression qu’entre un garçon qui fait ma taille et moi, il y ait vraiment autant de différence. Si j’avais appris à porter au même âge que certains, peut-être que j’y arriverais aussi bien, qui sait ? (…) Dans le patinage, il y a des injustices et des inégalités qui m’agacent. Autoriser les couples de même sexe à patiner ensemble serait une énorme avancée. »

Même si la Clermontoise le sait : cela risque d’abord de représenter un véritable combat, notamment auprès de ces « gens qui sont contre avec des relents d’homophobie ». Enfant, la future championne s’était d’ailleurs laissée prendre au piège elle aussi. « Je pensais que tous les couples de patineurs étaient mariés (…) Alors que ça n’a rien à voir. Et il n’y a vraiment pas besoin que deux filles soient homosexuelles pour patiner ensemble ! Avec Guillaume, on en avait marre qu’un couple sur la glace doit avoir l’air amoureux. » Papadakis et Hubbell révolutionneront le genre à leur manière à partir du 6 février. « On tient sans doute quelque chose », conclut la championne olympique, l’esprit déjà plus loin.