La sortie d’Aimé Jacquet, quelques minutes seulement après avoir vu ses joueurs offrir à la France sa première Coupe du monde grâce à un incroyable succès 3-0 face au Brésil, est encore dans toutes les mémoires. « Je ne pardonnerai jamais », lance-t-il à destination de L’Equipe.
« Une certaine presse a menti honteusement. Je n’ai que mépris pour ces gens-là », poursuit-t-il, fustigeant encore des « voyous, irresponsables, malhonnêtes et incompétents» avant de parler de «monopole de l’imbécillité ». La diatribe est sans concession et le public français prend fait et cause pour l’ancien milieu de terrain, porté aux nues au même titre que Zinedine Zidane ou Fabien Barthez.
L’Equipe tente bien de faire son mea culpa. Aussi sincère avait été notre défiance il y a quelques semaines, aussi sincère est aujourd’hui notre envie de féliciter Aimé Jacquet. Puisse-t-il l’entendre ainsi », écrit le quotidien sportif. Mais le mal est fait.
« Aimé Jacquet est un nul, il nous emmène dans le mur »
Pierre Ménès, ancien reporter à L’Equipe, est revenu sur cet épisode, assurant s’être ému avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de la campagne menée par le journal contre Aimé Jacquet. « Un mois et demi avant le début de la Coupe du Monde, il y a une grande réunion à L’Équipe, raconte-t-il dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube. Arrive le moment où on a le droit de poser des questions. Je lève la main et je dis, parce qu’on sentait que L’Équipe avait déjà une position très anti-Aimé Jacquet : ‘On a le meilleur gardien du monde, la meilleure défense du monde, le meilleur joueur du monde. On a un groupe en carton-pâte, donc il y a quand même une probabilité que tout ça se passe pas si mal. Est-ce qu’on pourrait pas y aller un peu plus mollo sur la campagne anti-Jacquet ?’. Et là on m’a dit ‘Ferme là, t’y comprends rien, Jacquet est un nul, il nous emmène dans le mur’. »
Cette sortie aura d’ailleurs de lourdes conséquences pour le journaliste. « C’est pour ça que j’ai été écarté de la couverture de l’équipe de France sur cette compète », assure-t-il avant d’affirmer qu’Aimé Jacquet avait toujours su faire la part des choses.
« Évidemment derrière, à L’Équipe, il y avait vraiment eu une ambiance très bizarre parce que les patrons qui avaient initié cette campagne anti-Jacques étaient sur la sellette, indique-t-il. Je sais qu’Aimé a toujours fait la part des choses et a toujours été charmant avec moi. Il savait que j’étais contre cette campagne anti-Jacquet. »