Un nouveau feuilleton autour des droits TV de la Ligue 1 a éclaté. Cette fois sur fond de bataille juridique. La Ligue de football professionnel a en effet assigné DAZN, son principal diffuseur, devant le tribunal de commerce afin de s’assurer du paiement total de la dernière échéance due en février.
La plateforme britannique n’a en effet honoré que 50% de cette échéance, plaçant les 35 millions manquant sous séquestre. La raison ? L’attitude de la Ligue vis-à-vis de sa plateforme ainsi que le manque de moyens accordés à la lutte contre le piratage. Et si DAZN espérait ainsi créer un électrochoc, la réponse judiciaire apportée par la Ligue n’a clairement pas été du goût de Brice Daumin, le patron de la branche française de DAZN.
« Nous avons été un peu surpris de la manière dont le plus gros diffuseur de la Ligue 1 est traité. On ne résout jamais rien devant un tribunal », a-t-il confié dans les colonnes du Figaro avant de pointer du doigt les manière de faire des dirigeants de la Ligue : « Elle devait revenir vers nous le 6 janvier mais elle ne l’a pas fait. En deux mois, DAZN, qui est son plus gros partenaire, n’a eu aucune nouvelle, malgré plusieurs relances. »
DAZN veut plus de moyens contre le piratage
« Nous avons proposé à la Ligue, pour que le contrat qui nous lie soit respecté de part et d’autre, de le modifier en y incluant une part de paiement des droits fixe et une part variable, a-t-il détaillé auprès de l’AFP. La LFP n’est jamais revenue vers nous. Alors, le 5 février, nous avons payé la moitié du montant dû, 35 millions, et mis les 35 millions restants sous séquestre en attendant une réponse de la Ligue. Pour créer un électrochoc. »
Et le patron de DAZN de poursuivre en assurant que la plateforme n’avait aucunement l’intention de se désengager. « Ce n’est pas parce que nous n’avons pas 1,5 million d’abonnés en décembre 2025 que nous voulons activer la clause dénonçant notre contrat avec la Ligue, a-t-il indiqué. Nous n’avons aucune intention de partir. Nous sommes là pour longtemps, comme dans chaque pays où nous avons acquis des droits. »
DAZN n’en espère pas moins une prise de conscience des instances de la nécessité d’en faire plus dans la lutte contre le piratage. « Les efforts ne sont pas suffisants, a-t-il regretté. L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, ne travaille pas les week-ends. En Italie, on est capable de bloquer 18 000 liens en deux jours. Et l’Arcom, c’est 5 000 par an. Autrement dit, l’Italie réalise en un week-end ce que l’Arcom met trois ans et demi à faire ! Ce n’est pas une critique. Ils n’ont pas suffisamment de moyens et ce sujet doit être adressé. Lorsqu’on achète une casserole, on ne s’attend pas à avoir une passoire. »