Nasser al-Khelaïfi claque la porte !

Le document exceptionnel de Complément d’enquête fait froid dans le dos. Si L’Equipe a publié le procès-verbal de la réunion décisive entre les présidents de Ligue 1 concernant la vente des droits TV des championnats à DAZN et beIN Sports, en juillet dernier, le reportage de France 2 sur Nasser al-Khelaïfi dévoile carrément des images de la réunion sur Zoom ! Vincent Labrune, le président de la LFP, remercie notamment le président de beIN et du PSG pour sa participation à hauteur de 100 millions d’euros (qui est, en fait, de 80 millions garantis). Le festival « NAK » va alors commencer. Le dirigeant qatarien va d’abord s’en prendre à Benjamin Morel, le directeur général de LFP Media, qui a évoqué l’intérêt d’un autre diffuseur pour le 9e place promis à beIN (probablement Amazon Prime).

Ensuite, si Jean-Pierre Rivère (Nice) et Pablo Longoria (OM) jouent les médiateurs (selon L’Equipe), avec un patron marseillais particulièrement passif dans ce dossier crucial, ce sont Joseph Oughourlian et John Textor qui se confrontent à Nasser al-Khelaïfi. « Je pense que tu devrais respecter les autres présidents », lance le président du RC Lens. Réponse de l’ancien tennisman en anglais: « ne parle pas au nom des autres présidents ! Tu es intelligent dans ton business, mais tu ne comprends rien aux médias, OK ? ». A Oughourlian de répliquer: « Nasser, il faut que tu comprennes un concept, qui visiblement vous échappe chez beIN et au PSG, ou les deux, qui s’appelle le conflit d’intérêt. Moi ça me dérange, tu as pris trois fois la parole, tu intimides tout le monde ».

Al-Khelaïfi tente de ridiculiser Textor

Par contre, l’échange entre Textor et Al-Khelaïfi tourne court. « On n’a pas beaucoup de temps, peut-être que quelqu’un d’autre que Nasser devrait parler. Nasser, tu as été un tyran », lance soudainement l’Américain propriétaire de l’OL. Ce qui fait dégoupiller Nasser al-Khelaïfi pour de bon. « John, John, John ! Arrête de parler, tu ne comprends rien, tu es un cowboy qui vient de nulle part et tu nous parles », lance-t-il au Floridien, lui proposant de venir avec son propre média, avant de conclure: « Vincent, Vincent (Labrune), Jean-Pierre, Jean-Pierre (Rivère ou Jean-Pierre Caillot, le président du collège Ligue 1), je sors de cet appel parce que lui, vraiment, il m’a fâché ». Ahurissant.

Six mois plus tard, la situation est donc catastrophique… DAZN, mécontent de son nombre d’abonnés et prétextant un manque de coopération de la LFP et des clubs de Ligue 1, est entré en guerre contre l’entité dirigée par Labrune. Après avoir payé la moitié de son échéance de ce début d’année, le groupe britannique surnommé « le Netflix du sport » réclame carrément une indemnisation de 573 millions d’euros: 309 millions d’euros pour « tromperie sur la marchandise » et 264 millions pour « manquement observé ». Le cirque continue, mais les responsables clownesques de la crise sont désormais connus de tous.