La fin de carrière de Teddy Riner (35 ans) pourrait être celle des nouveautés. A trois grosses années de tourner définitivement la page, une fois les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 terminés – « Il n’y aura pas d’après, vous me foutez la paix ! Je serais allé au bout de moi-même et j’aurais kiffé jusqu’à la dernière goutte », assure l’intéressé dans L’Equipe ce mardi – le champion français, opéré en janvier dernier de ce coude droit dont il souffrait depuis plusieurs années, se veut toujours aussi ambitieux. « Trois choses m’animent, poursuit-il pour le quotidien : l’envie de revivre ce que j’ai vécu à Paris, j’ai pris beaucoup de plaisir et l’envie d’aller chercher deux médailles (…) Vivre les JO à Los Angeles, ça va être ouf ! On sait qu’ils savent faire de belles choses », avoue le roi des lourds, qui participera à Los Angeles à ses sixièmes JO, vingt ans après sa médaille de bronze à Pékin lors de ses premiers Jeux.
Lundi prochain, il reprendra l’entraînement, d’abord par des séances de kiné et de musculation, avant de retrouver les tatamis la semaine suivante. Et ce avec un nouvel entraîneur : Eric Despezelle, qui faisait partie du staff de l’équipe de France lors des JO de Paris et incarne cette volonté de Riner de ne pas manquer son dernier virage. « Je l’ai testé, j’ai pu voir ce qu’il peut m’apporter (…) Je le trouve très bon, très cohérent sur l’aspect technique. Il ne va pas changer mon judo mais y intégrer des choses qui peuvent me permettre d’aller plus vite dans les combats et être encore meilleur », développe le double médaillé d’or de Paris, qui conserve en revanche le même sparring-partner (Frédéric Mirédin) et se réserve néanmoins le droit de faire de nouveau appel à Christian Chaumont : « Je sais très bien que s’il y a besoin, il reviendra dans le paysage ».
Le nouveau bébé de Riner se nomme la Riner Cup
Toujours avec en tête ce même objectif de mettre tous les atouts de son côté afin de finir en apothéose à L.A, Riner, sans savoir encore s’il briguera un douzième titre mondial en juin prochain à Budapest (« on verra dans quel état je serai et comment je serai revenu de mon opération »), entend tabler de nouveau sur de nombreux stages à l’étranger. Il tient avant tout à ne pas refaire « l’erreur » de « se placer à la dernière minute » pour le ranking qui détermine les têtes de série. « Là, on va construire (…) on est sur une compétition tous les deux-trois mois ».
Une autre compétition devrait marquer l’avenir du Guadeloupéen. Elle porte d’ailleurs son nom : la Riner Cup. La première édition de cette compétition ouverte aux femmes comme aux hommes à partir de la ceinture verte chez les cadets, juniors et séniors et imaginée par la légende française se déroulera les 5 et 6 avril prochains à l’Arena d’Asnières, qui porte également son nom. Riner, bien décidé à pérenniser ce nouveau rendez-vous, espère avant l’heure qu’il fera date. « J’ai envie de redonner ce que j’ai reçu pendant les Jeux Olympiques de Paris. Le bonheur qu’on a procuré, mais aussi celui que les gens nous ont procuré. Je veux qu’ils repartent avec de beaux cadeaux, des prize-money. Qu’on le fasse à la mode Teddy, avec de la musique, du spectacle, du show A nous de les faire kiffer. » Le quintuple champion olympique en ajoutant ses deux sacres par équipes sait de quoi il parle. L’été dernier, il avait fait chavirer toute l’Arena Champ-de-Mars.