Depuis trop longtemps la peur règne en Birmanie. Avec l’armée à la tête du pays, la transition démocratique est impossible et les voix des minorités ne parviennent pas à résonner à travers les médias.
En Birmanie sont commises les plus vieilles atrocités du monde. Les Ta’ang, une minorité parmi les minorités, doivent se battre tous les jours pour leur territoire. Presque un demi-siècle que les Birmans bataillent contre l’armée pour préserver leur culture et leur pays.
Un pays au passé lourd
Dès l’obtention de son indépendance en 1948, la Birmanie est étriquée entre différents groupes de rébellions ethniques. Depuis 1962, l’armée est le pilier central du régime politique birman : elle rétablit la stabilité du pays. Mais rapidement le régime se transforme en dictature.
Après quelques assouplissements en rentrant dans l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), la Birmanie est chargée d’un important retard économique et politique. Cette entrée marque alors le début d’une transition considérable : le printemps birman.
Une nouvelle constitution est mise en place en 2008. Un quart des sièges au parlement réservé à l’armée, Ministre de l’Intérieur désigné par le commandant en chef des armées… Cette constitution s’accompagne d’obstacles pour la mise en place de la démocratie.
Le Coup d’État de trop
Le 1er février 2020, un défilé particulier se déroule dans les rues du Parlement. Les chars envahissent les routes tandis que les forces militaires se déploient dans tout le pays. L’armée lance un Coup d’État, mené par Min Aung Hlaing. Un véritable saut dans le passé pour les Birmans qui croyaient en la démocratie.
Après leur défaite aux législatives du 8 novembre 2020 contre la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), l’armée a choisit la force pour se faire entendre. Ces résultats prouvaient pourtant l’envie des Birmans d’établir une démocratie stable et représentative dans leur pays.
“On sait que pour l’armée, être en situation de partage du pouvoir est insupportable”
Aung San Suu Kyi
Entre 300 et 400 personnalités politiques sont arrêtées, dont Aung San Suu Kyi, la cheffe de facto du gouvernement, et Win Myint, le président birman. Véritable égérie de la démocratie depuis 2016, Aung San Suu Kyi se retrouve au cœur du conflit.
Un mode de vie invivable
Depuis la prise du pouvoir par l’armée, les conditions de vie des Birmans sont effroyables. Tueries de masse, viols, vols… l’armée s’empare de chaque ville et village du pays.
Les mouvements de désobéissance se sont rapidement développés sur les réseaux sociaux et dans les rues. Néanmoins, la répression reste forte et extrêmement violente. Aung San Suu Kyi, assignée à son domicile depuis l’arrestation de l’armée, a lancé un appel à la désobéissance civile afin de contrer le Coup d’Etat.
À l’international, le Coup d’Etat a été unanimement dénoncé. L’ONU a “fermement condamné” l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, qui avait reçu un prix Nobel de la paix en 1991, pour avoir tenu tête à l’armée.
Une guerre silencieuse
Après plus de 50 ans de dictature, les Birmans replongent dans un nouveau régime autoritaire. Passée sous silence, la guerre en Birmanie est pourtant bien réelle. La pandémie de Covid-19 a empêché la communauté internationale d’agir. Puis quelques mois ont passé laissant la place à d’autres sujets d’actualité dans les médias. Alors oubliée de tous, la Birmanie est bien dans une guerre tueuse mais silencieuse.
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