La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé hier à l’Assemblée nationale la nationalisation d’EDF à 100%. L’Etat détient jusque-là 84% du capital du groupe.
« Mener des projets ambitieux »
« Je vous confirme aujourd’hui l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs détails des projets ambitieux et indispensables pour votre avenir énergétique. » a déclaré Elisabeth Borne à l’occasion de son discours de politique générale devant les députés de l’Assemblée nationale. Cette nationalisation à 100% d’EDF intervient alors que le groupe est endetté à hauteur de 65 milliards d’euros. Il fait également face à d’importantes charges financières et a dû financer le bouclier tarifaire. Ce dernier a permis de limiter la hausse des prix à 4% durant ces derniers mois.
Un quart de la production d’EDF s’est aussi arrêtée pour cause de maintenance et de corrosions découvertes sur le parc nucléaire. Enfin, certains de ses projets sont menacés comme l’installation de l’EPR de Flamanville. Celui-ci a désormais plus de dix ans de retard et son coût a quadruplé.
De 84% à 100%
A l’heure actuelle, EDF est largement public puisque l’Etat détient presque 84% du capital de l’électricien. Les actionnaires institutionnels et individuels possèdent 15% de son capital et les salariés en possèdent 1%. Avec cette nationalisation d’EDF à 100%, le gouvernement souhaite « avoir le plein contrôle de cette entreprise et […] lui donner des marges financières pour les investissements qu’on attend d’elle » comme l’a expliqué Elisabeth Borne sur TF1. L’Etat pourra donc bénéficier d’un contrôle total sur les prix avec moins de concurrence pour le groupe.
D’autres conséquences inconnues pour le moment
Parmi ses projets, il veut ainsi renouveler le parc nucléaire national comme l’a annoncé la Première ministre. Emmanuel Macron avait en effet fixé l’objectif de lancer la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires de nouvelle génération, et possiblement huit réacteurs additionnels.
Par cette décision, nous donnerons à EDF les moyens d’un programme ambitieux de production d’électricité bas carbone, notamment dans le nucléaire.
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur Twitter
On ne connaît toutefois pas exactement les conséquences de l’opération de l’Etat. Cette question de pose notamment par rapport à la régulation du nucléaire existant, son financement et la prolongation du bouclier tarifaire. Elisabeth Borne n’a pour le moment pas annoncé le calendrier de cette opération. Elle devrait coûter entre 6 et 8 milliards d’euros. Enfin, EDF va également annoncer le départ anticipé de son PDG Jean-Bernard Lévy et la recherche d’un successeur.
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