Mars 2022. Trois semaines seulement après le début du conflit. 3,2 millions d’ukrainiens ont quitté leur pays. Aujourd’hui, c’est près de huit millions de réfugiés qui parcourent le monde pour fuir la guerre. Soit près de 20 % de la population du pays.
Avec la moitié des réfugiées hébergés, ce sont les pays frontaliers de l’Ukraine qui en accueille le plus. La Russie d’abord, avec 2,8 millions de réfugiés. Plusieurs raisons l’expliquent. Entre autres, les attaques centrées sur les régions de Zaporijia, Lougansk et Donetsk majoritairement russophone et la grande présence de famille russo-ukrainienne dans celles-ci.
La majorité des réfugiés ukrainiens se tourne néanmoins vers les pays de l’ouest. À peine la guerre déclarée, l’Union Européenne adopte une mesure permettant aux refugiés ukrainiens de ne pas être soumis aux règles migratoires du règlement de Berlin. Cette mesure leur permet de jouir d’une situation différente des autres réfugiés et de bénéficier d’un statut de protection temporaire. Plus de 4,8 millions d’ukrainiens en bénéficient en mars 2023.
Parmi les pays de l’ouest, la Pologne accueille 1,5 million de personnes, vient ensuite l’Allemagne avec plus d’un million, et La Tchécoslovaquie avec 500 000 . En proportion de populations ce sont l’Estonie, la République tchèque et la Pologne qui ont le plus accueilli. La France arrive loin derrière, avec 120 000 réfugiés ukrainiens sur son territoire.
Une majorité de femme et de mineurs
On décompte parmi les réfugiés une grande proportion de mineurs, un tiers selon Libération. Toujours selon la même source, la moitié d’entre eux serait des femmes majeures, le reste, des hommes majeurs. La faible proportion d’hommes s’explique aisément, 78 % des membres de l’armée ukrainienne en sont. La mobilisation générale, décrétée le 24 février, interdisant la sortie du territoire des hommes de 18 à 60 ans, a grandement contribué à ce constat.
Les proportions ne sont pas les mêmes pour tous les pays, en France par exemple, on décompte près de 80 % de femme parmi les réfugiés . La grande présence de mineurs et de femmes représentent un risque. Selon l’agence de presse Reuters, le nombre de viols commis sur les femmes ukrainiennes a augmenté de 260 % depuis le début de la guerre. Le trafic d’êtres humains touche en majorité les femmes. Leur relative insécurité économique les fragilisent. Une opportunité pour des groupes criminels ou bien des entrepreneurs peu scrupuleux. Le statut particulier des réfugiés ukrainiens leur donne certes le droit de travailler, mais selon Suzanne Hoff, de la Plate-forme de coopération internationale sur les sans-papiers, « certaines personnes se retrouvent dans un circuit informel », augmentant ainsi le risque d’abus et d’exploitation de ces populations.
… de Oscar Berlioz
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