Après “Baron noir” et “Coeurs noirs”, le réalisateur libanais Ziad Doueri enchaine les succès et sera de nouveau à la réalisation pour “La fièvre”, une série au coeur d’un scandale dans le monde du foot
Un collaborateur de Tarantino
Ziad Doueiri est né en 1963 à Kinshasa au Congo, avant de partir au début des années 1980 pour faire ses études aux États-Unis. Il y restera 18 ans et fera ses premiers pas dans le monde du cinéma aux côtés de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino pour le film Une nuit en enfer (1996). Dés lors, il entamera une collaboration prolifique en tant qu’assistant caméra de Quentin Tarantino. Il a travaillé sur ses cinq premiers films parmi lesquels Jackie Brown, Pulp Fiction et Reservoir Dogs qui ont provoqué le succès et la renommée du réalisateur américain.
Une oeuvre forte et engagée
Peu de temps après, il touche à la réalisation, en tant qu’assistant réalisateur d’abord pour des films d’action, comme Piège en haute mer (1993). Il se met ensuite à écrire et réalise son premier film West Beyrouth qui obtient de nombreux prix, parmi lesquels le prix François Chalais au festival de Cannes en 1998. Le film raconte l’histoire de deux jeunes musulmans qui veulent réaliser un film en Super 8 dans un Beyrouth en pleine guerre civile. Ziad Doueiri est connu pour son engagement social et politique, qui se reflète dans ses films. Ses œuvres abordent souvent des sujets controversés, tels que les conflits intercommunautaires au Liban, le conflit israélo-palestinien et la condition des réfugiés. West Beyrouth est une oeuvre poignante et réaliste, ce film l’inscrit déjà dans la cour des grands.
Jusqu’en septembre 2011, il partage sa vie entre Los Angeles et Beyrouth. En 2012, il sort le long métrage L’Attentat, adapté du roman du même nom de Yasmina Khadra, dans lequel il dirige les acteurs israéliens Evgenia Dodina et Ali Suliman. Il exprime ainsi son opposition au boycott d’Israël et défend sa décision de tourner en Israël un film avec des acteurs israéliens. Enfin son 4e film, L’Insulte, est présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en 2017 et obtient le prix du meilleur scénario. Rappelant les stigmates de la guerre civile libanaise, le film met en scène une banale querelle de voisinage qui dégénère, entre un chrétien libanais et un réfugié palestinien, devant le tribunal médiatique. Le réalisateur dévoile ainsi l’incompréhension mutuelle de deux peuples. Le film représente le Liban pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère lors de la 90e cérémonie des Oscars.
Un cinéaste talentueux au style réaliste
Ziad Doueiri utilise le cinéma comme un moyen de sensibiliser le public aux problèmes intercommunautaires de son pays, et ainsi stimuler la réflexion et le débat. On le reconnait également pour son style réaliste, qui met en exergue les visages et les expressions des personnages pour créer une intimité avec le public. Il utilise souvent des plans serrés et des images évocatrices pour susciter des émotions saisissantes. Au delà de ses engagements politiques ses films sont pertinents et universels car il traitent de reconnaissance, de justice et de pardon, avec toujours l’idée d’une voie possible vers la réconciliation.
Le succès des séries Baron noir (2016), Dérapages (2020), et dernièrement Coeurs noirs (2023) mettent le réalisateur de 60 ans dans une position privilégiée au sein de la création des séries en France. On a donc hâte de voir sa nouvelle série, La fièvre, une création originale Canal + où l’on aura le plaisir de voir jouer sur fond de scandale, Ana Girardot et Benjamin Biolay dans le milieu très médiatisé du foot.
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