La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de France, Amélie Oudéa-Castéra l’a révélé dimanche soir : à la suite de la diffusion d’interviews de six anciennes gymnastes de l’équipe de France lors de l’émission Stade 2, ce dimanche 14 mai, sur France 3, des mesures ont été prises pour enquêter sur des allégations de maltraitances.
Six anciennes gymnastes, dont quatre témoignant à visage découvert, ont accusé une haute dirigeante de l’équipe de France de gymnastique artistique ainsi qu’un entraîneur de les avoir soumises à des violences physiques et psychologiques. À ce jour, les deux personnes mentionnées dans les témoignages n’ont fait l’objet d’aucune sanction pénale ou disciplinaire, et France Télévisions n’a pas révélé leur identité.
Ce sont donc les témoignages troublants de ces gymnastes quiont été diffusés, qui font état de mauvais traitements subis pendant leur carrière sportive. Valentine Sabatou, une ancienne gymnaste âgée de 26 ans, rapporte devant la caméra,qu’à l’âge de 16 ans, elle a été forcée de participer à une démonstration malgré « une fracture de fatigue au naviculaire gauche », et que l’entraîneur était « au courant » de sa blessure.
À la suite de cette accusation, l’ex-entraîneur de l’équipe de France féminine de gymnastique artistique, a répondu :
« (…) Il est impossible d’effectuer un exercice au sol avec une cheville fracturée. La gymnaste n’aurait certainement pas mis sa santé en danger si elle n’avait pas pu faire cette démonstration. L’Équipe de France disposait d’une équipe médicale et je doute fort qu’elle ait eu l’autorisation de participer à une démonstration avec une fracture. Pour ma part, j’ai toujours suivi les recommandations du service médical de L’INSEP et de la fédération française de gymnastique. »
Quant à Marine Petit, qui avait 15 ans à l’époque, elle relate avoir reçu une gifle de la part de la haute responsable après avoir participé à une fête en compagnie du médaillé d’argent Thomas Bouhail, lors des Jeux de Pékin en 2008.
De son côté, Clara Della Vedova rapporte des insultes :
« T’es une chèvre, t’es nulle, t’es bonne à rien (…) C’est quand que tu vas arrêter de grossir ? Ça m’est arrivé de manger que des pommes pendant 4 jours. »
Si l’entraîneur mis en cause n’a pas, à ce jour, été sanctionné,il a en revanche fait parler de lui à l’étranger avec des scandales en Suisse où il avait été publiquement dénoncé en 2007, puis en 2019 par une gymnaste Mexicaine.
Face à ces accusations, la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de France, Amélie Oudéa-Castéra, a décidé de prendre des mesures immédiates afin d’établir les faits et de garantir la sécurité des athlètes : « Ce qu’il faut, c’est qu’on puisse ouvrir une enquête et on va le faire dès demain (lundi) matin avec les équipes du ministère des Sports », a assuré la ministre sur le plateau de Stade 2.
La Fédération française de gymnastique a publié un communiqué en réaction au reportage diffusé par France Télévisions. Le président de la FFGym, James Blateau, a en effet déclaré qu’il avait regardé attentivement le reportage et qu’il apportait immédiatement son soutien aux victimes :
« Je prends toute la mesure des témoignages et dès à présent j’apporte mon soutien entier aux victimes. »
Il a annoncé la convocation d’une réunion exceptionnelle du bureau exécutif de la fédération dès ce lundi, afin de discuter des mesures à prendre. Il a également indiqué qu’il aurait l’occasion de s’exprimer après sa rencontre avec la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, pour préciser les actions que la fédération prendra pour mettre fin à toutes les formes de violences.
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