Dans le cadre d’une initiative visant à améliorer les conditions de vie à Mayotte et à faire face à la question de l’immigration irrégulière, la France vient de relancer aujourd’hui l’opération « Wuambushu », après un mois de suspension.
Ce lundi 22 mai, l’opération « Wuambuschu » vient d’être relancée, une opération de démolition qui suscite une vive controverse à Mayotte, département français de l’océan Indien. Cette opération cible une vaste zone d’habitations précaires, connue sous le nom de Talus 2, un important bidonville, avec environ 135 cases en tôle, abritant de nombreux migrants comoriens en situation irrégulière. L’objectif déclaré de cette opération est d’expulser ces migrants vers l’île comorienne voisine d’Anjouan, tout en rétablissant la sécurité et la salubrité à Mayotte. Il convient de noter que la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, ce qui ajoute une complexité supplémentaire à la question des migrations.
L’opération « Wuambushu » est une réponse aux problèmes rencontrés par les autorités locales en ce qui concerne les bidonvilles de Mayotte, qui abritent un grand nombre de migrants en situation irrégulière vivant dans des conditions précaires et souvent insalubres. Ces bidonvilles ont été qualifiés d’« insalubres » par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et leur démolition a été approuvée par un juge.
La dénonciation des associations de défense : la violation des droits des migrants
Les associations de défense des droits de l’homme et des migrants dénoncent la brutalité et la violation des droits des migrants dans le cadre de cette opération de démolition. L’électricité et l’eau ont été coupées, ce qui aggrave les conditions de vie déjà précaires des résidents de Talus 2. Pour les associations, les mesures coercitives et punitives ne tiennent pas compte des vulnérabilités inhérentes à cette population migrante et sont contraires aux principes de dignité et de respect des droits fondamentaux.
Suspension et reprise de la démolition
Initialement prévue pour le 25 avril, la démolition de Talus 2 a été suspendue par le tribunal judiciaire de Mamoudzou à la suite de la mobilisation des associations et de certains citoyens sensibles à la situation des migrants. Cependant, deux nouvelles décisions de justice ont finalement donné raison à l’État, autorisant ainsi la reprise de l’opération de démolition, après un mois de suspension. Si cette volte-face judiciaire a suscité l’indignation parmi les défenseurs des droits de l’homme et a intensifié les tensions entourant cette situation, l’opération « Wuambushu » a repris ce lundi : l’opération a commencé ce matin à 7h30 heure locale (6h30 à Paris). Elle devrait durer une semaine.
Selon Thierry Suquet, préfet de l’île, l’enquête menée a permis de recenser 86 familles vivant dans ces bidonvilles, dont 40 ont déjà été relogées. L’objectif de l’opération est de garantir des conditions de vie dignes à ces familles en les relocalisant dans des logements appropriés.
Quant au ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il a exprimé son soutien à l’opération « Wuambushu » via un message sur Twitter, soulignant les efforts du gouvernement pour détruire les bidonvilles et proposer des solutions de relogement aux familles qui y vivaient dans des conditions indignes.
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