Longtemps absente de la “course aux séries”, M6 confirme sa motivation en alignant les projets ambitieux. Le prochain en date ? Les espions de la terreur autour des attentats de novembre 2015.
C’est quoi Les espions de la terreur ? La traque des responsables des attentats de novembre 2015 met les services secrets français sous haute tension. Parmi eux, Lucie, agent anti-terroriste de la DGSI expérimentée et déterminée, se bat pour faire avancer l’enquête. Contre l’avis de sa direction, elle s’allie avec Malika, analyste chevronnée de la DGSE. De son côté, malgré la paranoïa qui règne au sein des services, Vincent, major à la DGSI territoriale de Lille, met tout en œuvre pour protéger sa nouvelle source et lui permettre d’infiltrer le cœur du djihadisme français. L’engagement sans limite de ces héros anonymes, prêts à tout pour protéger la France de nouvelles attaques, va mettre à mal leurs vies privées et réveiller des cicatrices profondes.
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Série en compétition au Festival de la Fiction 2023
L’essentiel
Alors que la fiction française connaît un vrai renouveau et un vrai succès, M6 connaît des difficultés pour trouver la recette, celle qui la fera entrer dans la compétition avec les autres séries. Si ses unitaires font trop souvent appel à des émotions “faciles”, on sent une vraie démarche dans la fabrication de ses séries et l’ambition d’offrir aux spectateurs des séries différentes, souvent avec un style visuel et un propos fort. Lors du Festival de la fiction, la chaîne a proposé de renouveler le polar avec Brigade anonyme portée par Eric Cantona. Avec Les espions de la terreur, M6 propose un sujet fort, en prise avec l’actualité et au traitement sobre. Adaptation du livre éponyme de Matthieu Suc, la série est produite par Tetra Média, écrite par Franck Philippon et réalisée par l’excellent Rodolphe Tissot qui prouve une nouvelle fois son talent dans cette réalisation enlevée et puissante. Philippe Jakko a remporté le prix de la meilleure musique pour cette série à La Rochelle. Côté casting, on y retrouve notamment Fleur Geffrier, Pierre Perrier, Vincent Elbaz, Rachida Brakni ou encore Vincent Deniard.
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On aime
Sur le papier, Les espions de la terreur pourrait faire penser à une version série du film Novembre. Et s’il est vrai que les deux oeuvres ont des points de convergeance, la série s’en éloigne assez vite pour offrir sa propre vision de la traque des auteurs des attentats de 2015 en France et 2016 en Belgique. Car en fond de cette traque, il y a comme point de départ le 13 novembre bien sûr, voire même un peu avant puisque comme c’est dit malheureusement souvent dans la série à l’approche d’un attentat : “Ca clignotte de partout” (soit une menace imminente), puis viennent ensuite les attentats à empêcher. Parfois on échoue à les empêcher comme avec la Belgique, parfois on réussit comme celui envisagé en novembre 2016.
La série est véritablement une réussite, Fleur Geffrier se montre d’une puissance folle dans son rôle, à la fois coincée par les process à respecter pour éviter que la partie judiciaire ne rate, mais aussi bouffée de l’intérieur par ce désir de coincer les auteurs. La comédienne monte en puissance rôle après rôle et confirma sa position montante dans la fiction française. Si les autres rôles sont aussi assez réussis, aucun ne parvient à atteindre la force de celui de la comédienne. La réalisation de Rodolphe Tissot est aussi à la fois puissante et d’une sobriété saisissante, tout comme la musique de Philippe Jakko qui ne prend jamais plus que la place dont elle a besoin. Du début à la fin, même en connaissant les événements que l’on tente d’empêcher, la série ne rate jamais sa cible elle et cet “Engrenages version espionnage” en quelque sorte est une réussite de tous les instants tant la narration parvient à être pédago et prenante.
On regrette en revanche ce format. Si la traque des auteurs des attentats de novembre 2015 impose une narration en forme de mini série (un temps court), le projet tel qu’on le voit se révèle bien trop court. Trop court pour explorer le trauma de certains proches “des espions”, intéressants mais à peine survoler ; trop court pour à la fois se pencher sur l’enquête, complexe, passionnante, et les enjeux intimes que cela implique. La série avait de quoi s’étendre, en commençant peut-être plus tôt, ou en poursuivant la narration bien après novembre 2016 (et la mort de chef du commando).
La frustration est positive dans ce qu’elle révèle de la réussite de la série mais le sentiment de trop peu est pourtant lui bien présent.
Les espions de la terreur
4x 52 minutes
Bientôt sur M6
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