Aimé Jacquet a vu son statut changer de tout au tout en seulement un mois à l’occasion de la Coupe du Monde 1998. En menant l’équipe de France sur le toit du monde après une dernière victoire inoubliable face au Brésil en finale, l’ancien milieu de terrain, critiqué, vilipendé les mois précédent l’événement, est en effet entré au Panthéon du sport français.
Cette réussite à la tête des Bleus en fait pour beaucoup le plus grand sélectionneur tricolore de l’histoire. Fort du sacre mondial remporté en 2018, des deux finales jouées à l’Euro 2016 et à la Coupe du Monde 2022, Didier Deschamps peut néanmoins légitimement lui contester ce statut.
Au vu de la situation du club au scapulaire, Aimé Jacquet n’est en revanche pas près de voir un technicien lui enlever le titre de plus grand entraîneur de l’histoire des Girondins. Fort de ses trois titres de champion (1984, 1985, 1987), de ses deux sacres en Coupe de France et de ses épopées européennes avec en point d’orgue la demi-finale de C1 en 1985, le natif de Sail-sous-Couzan a une place à part dans la légende des Girondins.
Grand connaisseur de l’histoire du club, le journaliste Julien Bée est à ce sujet formel. « Pour moi, évidemment c’est Aimé Jacquet. L’ère moderne fait que Aimé Jacquet est l’entraîneur qui a gagné le plus de trophées avec les Girondins de Bordeaux, a-t-il confié dans le podcast Les Débriefeurs. Plus de 420 matchs avec les Girondins. Ce n’est pas lui qui a le plus coacher puisque c’est André Gérard qui a le plus coacher les Girondins de Bordeaux dans les années 50 puis il est revenu dans les années 70. »
« Mais c’est vrai que Aimé Jacquet est celui par qui on est allés au Haillan quand même. C’est lui qui, après avoir vu l’endroit, avait dit à Claude Bez ‘Je pense que c’est là qu’on doit aller si on veut vraiment passer un palier’, a-t-il poursuivi. C’est lui qui a choisi ça donc il y a tout un environnement qui est encore aujourd’hui, issu de l’idée d’Aimé Jacquet. C’est important. Il a marqué totalement l’ère des Girondins de Bordeaux. »