Antoine Dupont, la grosse blessure qui inquiète

Pour Maxime Huguet, la discussion n’est pas permise. S’il ne compte qu’un seul titre de meilleur joueur du monde à son palmarès, remporté en 2021, Antoine Dupont, désigné meilleur joueur de rugby à VII l’automne dernier dans la foulée du titre olympique décroché avec les Bleus, est bien LE meilleur joueur du monde. À XV comme à VII.

« Quel joueur, aujourd’hui, fait rêver tous les amoureux du rugby ? De quel joueur attendent-ils à chaque fois quelque chose d’exceptionnel ? Il n’y a pas grand monde et pas un qui arrive à la cheville d’Antoine Dupont. Et je ne dis pas ça parce que c’était mon petit protégé. On oublie qu’il joue 9, c’est à dire relayeur entre les avants et les trois quarts. Il n’est donc pas censé faire tout ce qu’il fait. Pour moi, il n’y a pas de débat. C’est le meilleur joueur du monde », a-t-il ainsi confié dans une interview au Figaro.

Et Maxime Huguet a pu très vite décelé son immense talent. « J’ai vécu ses débuts en équipe de France quand il jouait à Castres, et son arrivée au Stade Toulousain, a-t-il rappelé. Ce qui m’avait marqué d’emblée, c’est sa passion incroyable pour le rugby. Il connaissait tous les joueurs du Top 14 à la Fédérale 2. Il connaissait l’histoire des clubs, des sélections. Qu’il sache autant de choses à son jeune âge, c’était inédit. »

Antoine Dupont en a bien profité

« Ensuite, bien sûr, il était déjà très fort. Mais il est allé au-delà de ce qu’on pouvait imaginer », a-t-il poursuivi, ne manquant pas de rappeler les coups du sort avec lesquels il avait dû composer: « En plus, il a eu de grosses blessures très tôt. Une rupture des ligaments du genou puis un mal de dos récurrent. Mais il a su s’en relever pour revenir encore plus fort. »

En février 2018, titulaire en ouverture du Tournoi des six nations, contre l’Irlande, Antoine Dupont honore sa 6e sélection. Mais la rencontre tourne court pour le natif de Lannemezan. La faute à une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Mais le demi de mêlée défiera les pronostics en retrouvant les pelouses moins de huit mois plus tard.

Un an plus tard, c’est une blessure au dos qui lui vaudra de nouveau plusieurs mois d’absence. Des périodes d’indisponibilité bénéfiques à l’en croire. « Les cadences sont telles dans le rugby qu’on n’a pas le temps de travailler en profondeur. Ces blessures ont été un mal pour un bien », a-t-il confié à ce sujet.