Baumel amputé mais toujours ambitieux

Son amputation n’a pas fait perdre toute ambition à Mathieu Baumel. Bien au contraire. Ainsi, après avoir annoncé qu’il venait d’être amputé de la jambe droite et que sa jambe gauche était sauvée – « par chance, le genou et la cheville sont intacts. Je ne peux pas m’appuyer encore dessus mais tout fonctionne » – le copilote français de 49 ans quatre fois vainqueur du Dakar aux côtés de Nasser al-Attiyah (en 2015, 2019, 2022 et 2023) a immédiatement assuré alors qu’il n’a même pas encore entamé la longue phase de rééducation qui l’attend qu’il rêvait de retrouver au plus vite un habitacle et de remporter de nouveau l’épreuve, cette fois avec une prothèse.

« Gagner le Dakar avec ma prothèse, ce serait incroyable. Il faut avoir un objectif et le mien est très clair : je veux remonter dans une voiture de course », a confié à nos confrères de l’Union le Manosquin, victime d’un très grave accident le 29 janvier dernier à Reims alors qu’il s’était arrêté sur la traversée urbaine de la ville afin de venir en aide à un équipage du rallye Monte-Carlo, tombé en panne.

Baumel : « Mon cœur s’est arrêté deux fois »

Fauché par une autre voiture, Baumel, 23eme du Dakar 2025 en début d’année cette fois aux côtés du pilote belge Guillaume de Mevius avait été hospitalisé dans un hôpital rémois (« avec tous les os des deux jambes cassés : péroné, fémur et tibia de chaque côté), où il était passé tout près de la mort après avoir subi une première opération très lourde (qui avait duré huit heures). « Mon cœur s’est arrêté deux fois, et deux fois j’ai choisi de revenir. J’ai rouvert les yeux alors que j’étais déjà mort », raconte aujourd’hui le miraculé, placé deux jours dans le coma suite à l’intervention. Une « expérience particulière », dixit celui qui sera prochainement transféré dans un centre spécialisé au Grau-du-Roi puis suivra un programme de remise à niveau musculaire à Capbreton, qui a amené l’intéressé à réfléchir à d’autres idées. Et notamment celle de « mettre en place une fondation pour venir en aide aux grands traumatisés de la route ».