C’est un petit changement, mais qui pourrait avoir son importance. Avant la reprise de la Coupe du monde, la fédération internationale de biathlon (IBU) a décidé de modifier le règlement concernant les départs des épreuves de sprint et d’individuel.
Auparavant, les biathlètes les mieux classés pouvaient choisir dans quel groupe de départ ils étaient placés. Parfois, il y avait des paris tentés en fonction de la météo, mais le plus souvent, les meilleurs préféraient partir dans les premiers pour avoir de meilleures conditions de neige. Ce qui avait un bémol: le nom du vainqueur était souvent connu, ou presque, alors que certains biathlètes moins bien classés n’avaient pas encore pris le départ.
Pour ménager le suspense, l’IBU a donc modifié le règlement. Désormais, les biathlètes du Top 15 mondial partiront dans le troisième groupe, avec un numéro de dossard tiré au sort entre le 46 et le 75. Ceux classés entre la 16e et la 30e place partiront dans le groupe précédent, entre les dossards n°16 et 45. Résultat, pour les spectateurs et les télévisions, le spectacle devrait durer plus longtemps.
Les biathlètes n’aiment pas
L’IBU se réserve le droit de modifier ce règlement les jours de météos difficiles, pour ne pas léser les stars de la discipline. Mais globalement, cette nouvelle mesure n’est pas populaire. Les Norvégiens pensent que ce règlement est fait pour leur rendre la tâche plus compliquée. Mais ils ne sont pas les seuls à se plaindre.
« Notre opinion n’a pas été prise très au sérieux », a critiqué le Suédois Sebastien Samuelsson auprès du tabloïd Expressen, qui rappelle que « tout le monde » aimait bien le système précédent. « Nous avons bien compris qu’ils voulaient un changement, principalement pour la télévision et pour proposer des compétitions plus captivantes. Mais ce que nous critiquons aujourd’hui, c’est qu’il existe un risque de concurrence déloyale. » Ainsi, le 16e du classement pourrait être avantagé par rapporté au biathlète qui le précède au classement. « Il peut se voir attribuer le numéro de départ 16, quand le 15e peut recevoir le numéro de départ 75. »
Dans le clan tricolore, on n’est pas franchement convaincu. Car si les meilleurs partiront a priori à armes égales, il y aura quand même quelques disparités. « Ce que je déplore un petit peu, c’est l’écart trop important qu’il y a entre des athlètes du top 15 et des athlètes du top 16-30, explique Simon Fourcade, entraîneur de l’équipe de France masculine, à NordicMag. Il peut y avoir quasiment jusqu’à presque quarante minutes entre le premier et le dernier départ de ces athlètes. »