Boissières a démâté

Il devait arriver aux Sables d’Olonne, son port d’attache, le week-end du 8-9 février. Mais Arnaud Boissières ne va probablement pas terminer son Vendée Globe. Le skipper de La Mie Câline a démâté ce jeudi, alors qu’il se trouvait au niveau de la longitude du Cap Vert, à la 27eme place du classement du tour du monde en solitaire. « Cali’ avait fait le plus dur en termes de navigation, mais son bateau a lâché. Le skipper de 52 ans n’a pas été blessé durant l’accident et a pu sécuriser son bateau, lui qui se trouve actuellement dans un groupe de quatre bateaux situé à l’ouest de l’archipel africain, avec Violette Dorange, Louis Duc et Sébastien Marsset. Arnaud Boissières n’a pas encore annoncé son abandon, mais on l’imagine mal boucler les 4735 kilomètres qui lui restent jusqu’à l’arrivée avec un mât de fortune.

Le Bordelais est le seul marin à avoir terminé quatre Vendée Globe consécutivement, lui qui a participé à toutes les éditions sans discontinuer depuis 2008. Au fur et à mesure des éditions, il n’a toutefois cessé de régresser au classement : 7eme en 2009 puis 8eme en 2013 sur Akena Vérandas puis 10eme en 2017 et 15eme en 2021 sur La Mie Câline. Arnaud Boissières disposait d’un bateau équipé de foils mis à l’eau en 2010, mais le 81eme jour du Vendée Globe 2024-25 lui a été fatal.

Boissières était inquiet

Ironie de l’histoire, jeudi matin, Arnaud Boissières avait envoyé une vidéo dans laquelle il se plaignait de l’état de la mer et de son bateau : « Ca craque de partout, ça fait du bruit, je ne sais pas comment je vais faire pour dormir tout à l’heure, c’est pas facile. Encore 36 heures comme ça… Je ne sais pas comment je vais passer la nuit, mais on va serrer les fesses. » Cela n’a pas suffi, malheureusement.

Depuis début décembre et le passage du Cap de Bonne-Espérance, Arnaud Boissières occupe une place entre la 20eme et la 25eme du classement. La semaine passée, lors d’un échange avec des élèves, il avait dévoilé son meilleur moment du Vendée Globe : « c’est sans hésiter le passage du Cap Horn, et surtout les baleines que j’ai pu voir quelques heures avant ». Mais aussi le pire, à ce moment-là de l’aventure : « Le passage proche des Malouines, avec une énorme tempête et des vents de face qui secouaient le bateau ».